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Pour une ville qui marche


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Tournant le dos à la marche, notre aménagement urbain nous incite à privilégier la position assise pour nos déplacements, nos loisirs et notre travail. Or, poussé à l’extrême, ce mode de vie sédentaire a des répercussions désastreuses. Pour une ville qui marche met en lumière différents choix d’environnements urbains aux États-Unis, au Canada et en Europe, et montre à quel point le modèle nord-américain de l’étalement urbain est lourd de conséquences, que ce soit en matière de santé publique ou de vie en société.

Les maladies causées par l’inactivité physique sont nombreuses : obésité galopante, maladies cardio-vasculaires, diabète, maladies respiratoires… L’humain ne fournit plus d’effort physique pour assurer sa survie, de sorte qu’économiser de l’énergie semble être devenu une «norme culturelle». Étonnant paradoxe : l’humain va devoir réapprendre à dépenser plus d’énergie pour survivre.

Entièrement dévoué à la voiture, l’espace urbain est aujourd’hui réduit à un lieu de passage. En cédant l’espace public, les villes ont ainsi délaissé leurs lieux de convivialité et avec eux ont perdu le sentiment d’appartenance à une même communauté. L’espace déterminant la manière dont la communication s’établit au sein d’une population, l’étalement urbain et le tout-voiture, ont peu à peu produit de l’isolement et détruit la fonction sociale et politique de la rue.

Marie Demers démontre les nombreux bienfaits de la marche comme moyen de locomotion – activité physique qui prévient et guérit les maladies, convivialité – mais aussi les avantages d’un environnement propice aux déplacements à pied : autonomie, engagement social, baisse de la pollution atmosphérique, risques d’accidents de la route réduits...

En se basant sur une abondante documentation, l’auteure examine les causes et les conséquences néfastes de l’abandon de la marche et analyse comment l’omniprésence de la voiture et la création d’un environnement urbain déshumanisé nous tuent à petit feu : destruction du paysage et des écosystèmes, déclin des communautés rurales et de la cohésion sociale, développement de problèmes de santé, perte d’autonomie pour les personnes dépendantes comme les enfants, les personnes âgées et les moins nantis…

Redonner à la marche un statut valorisant nécessite avant tout un changement d’attitude qui réinsère l’activité physique au coeur de notre quotidien. Mais un tel comportement est possible dans une ville qui revalorise et protège le piéton, ce qui relève d’un choix de politique publique. Il en va de notre autonomie, de notre vitalité mais aussi de notre liberté.

Marie Demers est épidémiologiste et travaille au Conseil de la Science et de la Technologie. Elle oeuvre en recherche dans le domaine de la santé depuis plus de 20 ans et s’intéresse particulièrement à l’influence de l’environnement urbain sur notre mode de vie.

Source : Les éditions écosociété
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