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L’importance de la qualité dans les crédits carbone


Planetair vise à aider les individus, les entreprises ou les institutions à réduire leur empreinte sur le climat, mais doit au passage balayer quelques mythes sur le monde complexe de la compensation carbone ; celui où il est possible de « compenser » volontairement l'émission d'un volume donné de gaz à effet de serre (GES) généré par une activité humaine en finançant un projet réduisant ces mêmes émissions.

Julian Lee est Coordonnateur chez Planetair. D’entrée de jeu, il mentionne que la compensation d’émissions de GES n’arrêtera pas les changements climatiques bien qu’elle ait un énorme potentiel pour réduire les émissions globales – en conjonction avec les marchés de crédits de carbone. À titre d’exemple, de plus en plus d’organisateurs d’événements préfèrent neutraliser les émissions attribuables aux événements qu’ils mettent en place en achetant des crédits compensatoires sur les marchés.

Un des rôles de Planetair est de fournir de l’information sur les compensations de gaz à effet de serre et sur l’achat de crédits compensatoires comme moyen de réduire son empreinte climatique. Julian Lee explique qu’on lui demande souvent si les crédits obtenus par une entreprise polluante ne le sont pas un peu trop facilement considérant que de nombreux projets de réduction sont prévus de toute manière. Dans les pays développés, ceci survient par exemple dans une perspective de rationalisation de procédés industriels. C’est un des principaux défis entourant le domaine ; il demeure très difficile de communiquer le concept « d’additionnalité», un concept central, celui qui assoit la légitimité même des systèmes compensatoires.

L’additionalité caractérise le fait que les réductions d’émissions générées par un projet sont bel et bien supplémentaires aux émissions qui auraient eu lieu en l’absence de celui-ci. Autrement dit, on ne peut s’approprier des crédits de carbone – et en tirer des dollars – pour un projet qui aurait été mis en œuvre hors du contexte inhérent à la lutte contre les changements climatiques. « Voilà où ça devient épineux », explique Julian Lee. « Parfois le test d’additionnalité n’est pas si simple. Comment prouver qu’un projet d’énergie renouvelable utilisant de la biomasse agricole - du fumier - est additionnel par rapport à l’implantation d’une usine à charbon ‘propre’ dans un milieu rural au cœur d’un pays en développement? Il m’apparaît que d’utiliser du fumier est plus logique ; il est déjà là! » Or, alors que la communauté internationale apprivoise les marchés du carbone, il arrive que des crédits sont générés dans des cas douteux.

En somme, il existe, de bons et de mauvais crédits. Bien entendu, le consommateur de crédits peut savoir à partir de quels projets ils sont issus. L’ensemble des mécanismes sont transparents. Toutefois, certaines organisations qui œuvrent dans le domaine de la compensation – et elles sont de plus en plus nombreuses – adoptent des critères plus rigoureux pour éviter le flou entourant la légitimité d’un crédit. C’est pourquoi les fournisseurs et acheteurs de crédits adhèrent de plus en plus à des normes de qualité telles que le Gold Standard, une norme complémentaire au Protocole de Kyoto et considérée comme la norme la plus exigeante au monde. Planetair se définit d’ailleurs comme « un fournisseur de crédits compensatoires d’émissions de GES de haute qualité » et est le seul fournisseur de crédits Gold Standard au Canada.

Rendez-vous sur le site de Planetair pour en apprendre d’avantage.
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