La Jeune Chambre de commerce de Montréal dévoile son plus récent mémoire traitant de développement durable et de la métropole. Engagée depuis de nombreuses années en matière de promotion du développement durable, la Jeune Chambre, qui s’est démarquée ces dernières années par un mémoire sur les changements climatiques et sur la question de la responsabilité sociale des entreprises, pose cette fois une réflexion d’actualité sur l’usager comme maillon central des stratégies de promotion du transport en commun.

Pour la jeune communauté d’affaires à Montréal, les stratèges en marketing du transport en commun doivent davantage se questionner sur les causes entourant la frêle capacité des transports publics à concurrencer l'usage de l’automobile. « C’est le prérequis pour assurer la minimisation des incidences environnementales négatives venant avec la conduite en ville. En plaçant les besoins de l’usager au centre des prises de décision en transport collectif, on met un frein à la propension quasi naturelle que nous avons à utiliser l’automobile » explique Mathieu Régnier, éco-consultant et directeur du mémoire. Mathieu Régnier explique que son comité, constitué d’experts en transport et de jeunes professionnels issus du monde de la communication, ne voulait pas orienter son analyse sur les bénéfices économiques ou environnementaux du transport en commun et des modes alternatifs; du « déjà-vu » !

En se penchant sur les besoins intrinsèques des usagers, ceux qui vont au delà des horaires flexibles ou des trajets améliorés, les opérateurs de transport comme les planificateurs stratégiques gouvernementaux pourront mater l’augmentation de la part de marché de la voiture en milieu urbain. Le mémoire qui sera présenté le mardi 4 mars sous forme de midi-causerie touche ainsi à des thèmes comme ceux de la place de l’usager dans les modes de gouvernance en transport, aux besoins des jeunes familles devant jumeler vie professionnelle active et vie de famille remplie et aborde des thèmes novateurs en matière d’aménagement des espaces de transport et de planification « sensible » de l’expérience de déplacement. Mathieu Régnier souligne que « pour rivaliser avec l’automobile il faut communiquer l’existence d’une plus-value aux usagers, et notamment, il faut s’assurer qu’en tout temps, l’usager sente que l’on ait pensé à lui quand il est en déplacement. Il faut voir à ce que l’expérience de déplacement soit des plus agréables et qu’elle soit valorisante ».

Pour la Jeune Chambre de commerce, cela passe par un changement dans la manière dont on pense le transport urbain durable et par un changement de langage chez les décideurs. Il faudrait par exemple donner plus de moyens aux opérateurs de transport afin qu’ils adoptent de véritables stratégies de gestion des espaces de transport dont l'objectif principal est l’accroissement de l’expérience vécue par l'usager. On suggère ici implicitement une meilleure intégration des disciplines comme le design management ou la programmation architecturale et ce, en amont même de la planification stratégique.

Pour la Jeune Chambre de commerce, ce qui peut apparaître comme une évidence a besoin d’être rappelé. Ainsi, si une place incontestable est faite à l’aménagement esthétique à même le mobilier de transport en commun, les priorités vont souvent aux investissements lourds, « phénomène (qui) conduira naturellement à ‘durcir’ beaucoup d'équipements ou d'aménagements ». Pourtant, aménagement « sensible » et planification en infrastructures vont de pair dans un contexte de rareté des ressources ; elles ne peuvent que se renforcer mutuellement.