Portugal : Procédé de bioélimination de l'herbicide molinate.
Le molinate est l'herbicide le plus utilisé dans les cultures de riz. Rien qu'au Portugal, cette culture occupe environ 25.500 hectares, pour une production annuelle de l'ordre de 141.000 tonnes. Herbicide peu dangereux pour la santé humaine, la molécule active peut devenir extrêmement toxique une fois naturellement sulfoxydée par lesmicroorganismes présents dans le sol ou les eaux des rizières.Le molinate est appliqué sur des sols inondés pendant l'ensemencement au mois de mai. Bien que volatile, le molinate se retrouve dans les cours d'eaux et les sols proches des rizières à des concentrations supérieures aux normes légales.
L'équipe coordonnée par Olga Nunes du laboratoire d'ingénierie des procédés d'énergie et d'environnement (LEPAE) de la faculté d'ingénierie de l'Université de Porto (FEUP) s'était focalisée sur la recherche de stratégies permettant de traiter les zones contaminées. A partir d'un échantillon du sol prélevé là où s'écoulaient des ruissellements émanant d'une fabrique de molinate, près d'Estoril, l'équipe a identifié un groupe de bactéries très intéressantes car dégradant totalement le molinate en résidus non toxiques. Parmi ces bactéries, une seule bactérie, Gulosibacter molinativorax, inconnue jusqu'alors, avait un rôle essentiel dans la décontamination du molinate. Malheureusement, cette bactérie ne se développe que dans des milieux où les concentrations en molinate sont très importantes, bien au-delà des concentrations rencontrées dans les eaux de culture à décontaminer. Cherchant une alternative pour réduire l'impact du molinate sur l'environnement, des ingénieurs ont mis au point un procédé pour extraire le pesticide des eaux avant que celles-ci ne soient rejetées dans les cours d'eau. La matière première employée pour retenir l'herbicide est abondante et peu chère : le caoutchouc des pneus. Aujourd'hui, la Fondation pour la Science et la Technologie (FCT) se dit prête à financer une partie de la réalisation du programme pilote à grande échelle à la condition qu'un partenaire industriel s'y associe pour assurer le développement ultérieur.
Source :
BE Portugal numéro 30 (3/04/2008) - Ambassade de France au Portugal / ADIT -
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/53815.htm
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