Cindy Clark, directrice par intérim de l'AWID, a rempli ses objectifs. Faire croiser les mouvements. Même si les difficultés rencontrées sont nombreuses, cet espace d'échange que représente le Forum Awid est certes perfectible mais a le mérite d'exister. Cette édition, particulièrement ciblée vers l'Afrique, ses mouvements, leurs modes d'expression, devrait amorcer un tournant dans l'image, jugée par certain-es, trop " pro-féministe " et pour les autres " trop ouvert aux hommes ". Encore trois ans pour résoudre l'équation.
" N'hésitez pas à nous adresser vos recommandations, expériences, suggestions et ordre du jour ". Tel est le message adressé par Cindy Clark, directrice par intérim de l'AWID, aux 50 Francophones de la délégation OIF-Réseau Genre en action. L'espace créé par Awid depuis 11 éditions maintenant se veut innovant, riche, libre, efficace et informatif. Il entend se situer à la croisée des chemins où l'échange serait au centre. Mais le processus est long et lent.
Après avoir endossé durant huit éditions consécutives successivement les étiquettes de Conférence d'" Américaines " et aujourd'hui de " Lesbiennes ", l'Awid a du mal à prendre ses marques, à satisfaire toutes les facettes du mouvement de femmes, féministe ou pas. L'impression de l'organisatrice est de " perdre beaucoup ". Néanmoins elle se satisfait de ce 11e forum car les résultats et leçons apprises sont nombreux. Un fonds pour les jeunes féministes a vu le jour ainsi que les prémices d'un parti féministe sud-africain et une amorce de réseau horizontal entre handicapées et toutes les autres femmes. " On a rempli nos objectifs ", dit-elle. Les mouvements ont été renforcés, un ordre du jour politique commun a été mis sur pied.
A Cape Town, Awid a compris qu'il était indispensable de se rapprocher des mouvements de base, partout dans le monde, de rompre avec l'élitisme et l'image occidentale. D'où l'idée de se retrouver en Afrique. Le choix entre le Maroc et l'Afrique du Sud a été difficile, mais le pays le plus riche du continent l'a emporté pour " la force de ses mouvements ". Demeure encore la question de mieux cibler, mieux adapter le format de la conférence (plénières, ateliers...) pour que l'échange puisse être plus effectif, qualitatif et inclusif.
Beaucoup reste à apprendre donc. Mais le fin-mot de Cindy Clark est éloquent : " allons de l'avant ! ".
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