" Le Gabon, poumon vert de la planète!"
Il est important de bien comprendre le rôle de la forêt gabonaise dans le stockage du gaz carbonique. En effet, plus de 500 milliards par an sont à réclamer à la communauté internationale pour le rôle que joue la forêt gabonaise dans la régulation du climat mondial. Financé par deux multinationales américaines de l'électronique, un groupe de scientifiques issus de trois Universités et de deux Instituts de recherche, ficèle dans la plus grande discrétion le dossier carbone du Gabon.
Le Dr Lee White, Conseiller scientifique technique pour un projet géré par la direction générale de l'environnement, est largement impliqué dans la préparation scientifique du dossier gabonais sur le changement climatique pour Copenhague. Le projet étudie le rôle de la forêt gabonaise dans le stockage du gaz carbonique (CO2), c'est-à-dire sa place dans la régulation du climat de la planète. Le but de ce projet est donc de bien comprendre le rôle de la forêt gabonaise comme Banque de CO2, les menaces qui la guettent et notamment les changements intervenus à plusieurs niveaux: biodiversité, hydrologie, régulation des pluies et du climat,etc. La problématique qui se dégage de tout ce travail scientifique est donc de savoir si la forêt gabonaise stocke plus ou moins de carbone eu égard à la croissance des arbres ou à la déforestation. Il est bien évidemment important de répondre à cette problématique car cela permettrait de définir comment le Gabon doit s'impliquer dans les négociations relatives à la Convention Cadre sur les Changements Climatiques.
En ce qui concerne l'évaluation de la séquestration du CO2 par la forêt gabonaise, la Dr Lee White précise que dans un précédent projet, ils ont calculé que chaque hectare accumule par an 2 tonnes de CO2. Avec près de 22 millions d'hectares, la forêt gabonaise stocke autour de 45 millions de tonnes de CO2. Et comme nous le savons tous, le président français Nicolas Sarkozy a fixé la tonne de carbone à 17 euros. Sur cette base, on peut estimer que la fore gabonaise peut rapporter près de 765 millions d'euros, soit environ 501,8 milliards de francs, le quart du budget annuel de notre pays. Il est à préciser que dans ce calcul simple, il faut défalquer les pertes liées aux déforestations annuelles, soit 0,8% par an pour l'agriculture, et tenir aussi compte de nos propres émissions de CO2 issues de l'exploitation forestière, etc. Ce qu'il faut savoir c'est que le Gabon est entrain de réaliser une étude plus détaillée sur la forêt et le carbone. Les chercheurs ont reçu le financement de deux Fondations américaines: la Fondation Golden More du créateur de Intel (l'une des plus grandes fondations environnementales au monde) et la Fondation Packard, des marques HP. ce sont ces deux fondations qui sont très impliquées dans la recherche sur les changements climatiques.
Il faut dire que pour la première fois au monde, Golden More et Packard, qui ne financent d'ordinaire que les ONG internationales, ont accepté d'attribuer des fonds à un gouvernement africain. Avec ce financement et la contribution du Gabon,les chercheurs ont initié un projet pour cartographier tous les stocks de carbone forestier du Gabon et également quantifier les changements sur les 10 dernières années, notamment la quantité de carbone absorbée. Précisons que les Fondations ont versé 500.000 dollars américains, soit un peu plus de 200 millions de nos francs. Notez qu'en donnant 200 millions pour la première fois à un gouvernement africain, ces deux fondations s'engagent dans ce qu'ils qualifient de "Challenge Grant". Elles ont par ailleurs indiqué que si ça marche, si le travail est conduit à terme avec des résultats scientifiques, et en fonction de ce qui se passera à Copenhague en décembre, il y a de fortes chances que le projet se poursuive avec des montants plus importants et une vision plus globale sur les changements climatiques.
N'ayant pas beaucoup de chercheurs expérimentés, le Gabon a dû nouer des partenariats avec des institutions étrangères. De ce fait, elle a attribuer des sou-contrats à l'Université d'Oxford et à l'Université de Leads (Grande-Bretagne), au jardin botanique du Missouri, à l'Université UCL (Californie) et à la NASA l'Iret (Institut de recherche en écologie tropicale du Gabon). La terre d'étude pour tous les chercheurs impliqués dans ce projet ce projet reste le Gabon. Aussi, des analyses stratégiques vont être dégagées pour défendre les intérêts du Gabon au niveau de la Convention Cadre sur les Changements Climatiques, et pour négocier avec des arguments solides à Copenhague.
Il faut signaler ici que l'objectif du groupe de recherche avant Copenhague est de sortir 2 cartes de la biomasse de la forêt qui présentent la distribution du carbone forestier. Une première a dressé un état des lieux en 1995 et une deuxième en 2007. Ces cartes vont permettrent de faire une étude comparative du stockage du carbone et de faire si possible, des extrapolations pour l'avenir.
Même si les recherches vont se poursuivre, les scientifiques pensent que le Dossier Gabon sera prêt et qu'ils auront des résultats assez importants avant Copenhague. Ils prévoient également avant Copenhague, tenir un atelier au mois de Novembre, qui va réunir les plus grands scientifiques au monde sur les images de radars, pour examiner le dossier national sur le carbone, monté à partir de méthodes novatrices de calcul. Cette réunion de dernière mise au point aura lieu au Parc National de la Lopé (4,970km2), situé vers le nord du massif du Chaillu, au plein coeur du Gabon.
Quant à l'issue des négociations de Copenhague, nous sensibilisons les pays africains en leur disant que nous ne devons pas aller à cette rencontre avec l'étiquette de la main tendue en disant que nous sommes des pauvres africains et qu'il faut nous aider. Certes, nous avons besoin d'aide, mais il faut se dire que nous allons à Copenhague pour trouver des solutions justes équitables et favorables à toutes les parties. Aussi, pour réussir, il nous faut adopter une démarche collective, guidée par un esprit gagnant-gagnant.
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