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En direct de la République Démocratique du Congo : objectif, troisième Marche Mondiale des Femmes

   

Tant que toutes les femmes ne  seront pas libres, nous resterons en marche ! – MMF 

Après les éditions de 2000 à New York et de 2005 au Burkina Faso, la Marche Mondiale des Femmes (MMF) se remet en route pour la troisième fois, du 8 mars 2010 au 17 octobre 2010. La ville de Bukavu, capitale de la province congolaise du Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo, a été choisie pour accueillir l’atterrissage de cette action globale. Cette destination démontre une  marque de solidarité envers les victimes des violences sexuelles de l’Est de la République Démocratique du Congo, la Marche Mondiale des Femmes dénonçant également la guerre et toutes formes de violences qui en découlent.

Cette initiative coïncide aussi avec l’année où nous célébrons les 100 ans de la déclaration de la Journée internationale des femmes, les 40 ans du Mouvement des femmes en France, les 15 ans de la Plateforme de Beijing, les 10 de l’initiative des ODM, les 10 ans de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies, ainsi que les 10 ans de la présence de la Mission des Nations Unies en RDC.

Partout dans le monde, les femmes sont mobilisées comme une seule « Femme ». Des initiatives locales, nationales, régionales  et internationales sont organisées. En 2009, une délégation du Mouvement social international des femmes a séjourné  à Bukavu, où elle a échangé avec les membres du comité provincial organisateur de la marche et les différentes couches de la population de Bukavu sur les préparatifs de cette rencontre.  En République Démocratique du Congo, les préparatifs vont bon train. Les rencontres des organisations féminines  se succèdent à Kinshasa et dans la province du Sud et Nord Kivu. La ville de Bukavu compte accueillir 1000 femmes venant de la région des Grands Lacs entre le 11 et le 15 Octobre 2010 et plus de 1500 personnes pour la grande marche pour la paix qui aura lieu le 17 octobre 2010.

Le grand défi de cette édition réside dans la sensibilisation et la coordination tant au niveau national qu’international. Son agenda prévoit des ateliers et des présentations de posters, de manifestations artistiques, des expositions et des spectacles. Les activités comprendront également la plantation d’arbres pour la paix et l’inauguration d’un mémorial en l’honneur des femmes qui ont été victimes de violences en République Démocratique du Congo en général  et  en particulier les femmes qui ont été enterrées vivantes  dans le territoire de Mwenga au Sud-Kivu. De plus, un monument sera érigé pour symboliser la femme qui donne la vie  et qui doit protéger cette vie. Un hymne national des femmes est déjà composé.

Dans chaque province de la RDC, les points focaux sont implantés et la sensibilisation se fait au niveau des différentes associations et  des personnes vouées à la cause des femmes. Différentes commissions sont créées pour faciliter la logistique, la mobilisation sociale, la sécurité et tous les aspects ayant trait à une rencontre d’une grande envergure qui regroupe plus d’un million des personnes.

Pendant cette marche, les femmes congolaises espèrent accueillir les femmes venant d’autres continents ainsi que les femmes Africaines de la diaspora. Cette rencontre sera un réconfort moral et l’expression d’une solidarité internationale. La diversité des nations sera un message fort de plaidoyer qui montrera que toutes les femmes du monde peuvent vivre en paix, sans tenir compte de leur continent, leur pays, leur religion et leur culture.

Quatre thèmes ont été retenus pour les travaux de cette rencontre, à savoir :

1. Violences envers les femmes. Nous voulons combattre les violences envers les femmes, en   comprendre les causes, comment elles se manifestent et rendre visibles toutes  les formes de résistance des femmes, notamment collectives, face à  la violence sexiste. Nous exigeons des législations appropriées, ainsi qu’une éducation non sexiste et laïque afin de ne pas reproduire des comportements machistes et sexistes imprégnés dans les mentalités. Les femmes congolaises parleront de leur expérience dans la  lutte  contre les violences sexuelles et leurs perspectives d’avenir.

2. Paix et démilitarisation. Les femmes mettront en évidence la complexité des causes des guerres, avec le contrôle du corps et de la vie des femmes, la manipulation des  conflits ethniques et religieux, l’exploitation des ressources naturelles et les intérêts de l’industrie de l’armement.

3. Respect des biens communs. Nous luttons contre la privatisation de la nature et des services publics. Nous défendons le principe de souveraineté alimentaire, le droit à la santé, l’éducation, l’eau potable et à l’assainissement, la chaine de l’exploitation minière et le contrôle de la biodiversité en RDC.

4. Travail des femmes. L’accès de toutes les travailleuses et travailleurs aux droits, à la sécurité sociale et à l’égalité salariale, de même qu’un salaire minimum juste, dans le monde entier, sans aucune  discrimination. Le point d’achèvement de la dette de la RDC et les accords commerciaux de libres échanges dans la région des Grands lacs seront évoqués.

Plusieurs partenaires tels que  le ministère du Genre, Famille et Enfant de la RDC, le PNUD, l’UNIFEM, le FNUAP, la MONUSCO sont impliqués pour le renforcement de l’organisation de ce grand événement.

Les inscriptions nationales se clôturent le  10 septembre 2010, les frais d’inscription s’élèvent à 10 dollars US, payables sur place à Bukavu. Les frais d’inscription au niveau international sont fixés au niveau du Secrétariat national de la Marche mondiale des femmes.

Nous vous invitons à participer à cette marche  et aussi à informer et mobiliser les personnes que vous connaissez qui se sentent concernées par la lutte contre toutes les formes d’inégalités et de discriminations vécues par les femmes.

Pour se faire, entrer en contact avec les Coordinations congolaises de  la 3e Marche Mondiale des Femmes :

A Kinshasa : Elyse  Muhimuzi  et Jeannine Mukanirwa, conafed@ic.cd, ukanirwa@gmail.com

A Bukavu : Adèle  Safi Kagarabi, propread@yahoo.fr

 

article rédigé par Annie MATUNDU MBAMBI, Présidente de WILPF/DRC-Group, Membre du Bureau  de Genre en Action, amatmbambi@yahoo.fr

 

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