Il tarde que la communauté internationale reconnaisse le rôle des femmes au sein des projets de conservation des forêts et d'évitement du déboisement. L'enjeu est crucial, mais délaissé.
Dans les pays en développement, les femmes mériteraient d'être au premier plan des projets de Réduction d'Émissions liées au Déboisement et à la Dégradation des forêts et de conservation des Forêts (REDD+). En réalité, sur le terrain, il en est tout autrement.
Ce sont les femmes qui sont en charge du ramassage de bois pour chauffer les foyers de leurs communautés. Ce sont elles qui génèrent leur principale source de revenus. Les femmes sont aussi celles qui transmettent aux plus jeunes leurs savoirs sur la forêt, ses attraits culturels, phytosanitaires ou écosystémiques.
La forêt pourrait bien attirer un consensus à Cancun. Cet enjeu, discuté depuis 2007, cherche à mettre sur pied un mécanisme REDD+ au sein d'un futur régime climatique de l'après 2012. Or, aucune provision du texte actuel ne prend en considération les préoccupations spécifiques aux femmes.
Pas de forêt, sans les femmes
Les femmes jouent un rôle crucial dans la conservation des forêts et elles ont tout à perdre de ne pas être considérées dans le cadre de la mise sur pied des projets REDD+. Certains de ces projets qui encouragent la préservation des forêts, compromettraient les activités et la sécurité financière des femmes. L'éventuelle privatisation de terrains forestiers en vue de la réalisation d'actions REDD+ contraindrait leur accès à la forêt. Or, traditionnellement, depuis des générations, la forêt assure le chauffage et leurs revenus.
D'après WEDO, WOCAN et IUCN, organisatrices d'un évènement parallèle sur le rôle des femmes dans les questions climatiques, l'enjeu de cette conférence à Cancun, consiste à assurer que les réalités des femmes apparaissent dans le texte international du Protocole, afin que les pays l'intègrent, par la suite, à leurs législations nationales.
Une meilleure représentation des femmes, notamment indigènes, aux tables de négociation serait sûrement très bénéfique. Un signal important a d'ailleurs été envoyé avec l'intervention de Simona Gómez López. Cette femme indigène du Chiapas a souligné que la poterie est la principale source de revenus pour son village, une activité qui repose sur l'utilisation de fours aux bois. Les femmes de sa communauté se sont réunies pour utiliser des fours plus propres et conserver leurs forêts.
Par Caroline De Vit, ÉcoRessources Consultants
[COP16-climat]
Lire la brève sur GaïaPresse (455 hits)