La réunion préparatoire à la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (CNUDD ou Rio+20) pour la région arabe s'est tenue les 16 et 17 octobre 2011 au Siège de la Ligue des États arabes, au Caire, en Égypte. La réunion était organisée par la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO), la Ligue des États arabes et le Programme des Nations Unies pour l'environnement/Bureau régional pour l'Asie occidentale. La réunion avait pour but d'apporter un soutien aux préparatifs en vue de Rio+20, en offrant un forum pour délibérer et atteindre le consensus sur un ensemble consolidé de questions et de priorités reflétant la vision arabe sur les objectifs et les thèmes à aborder lors de la Conférence de Rio+20. Un atelier régional de renforcement des capacités pour les Grands groupes s'est tenu le 15 octobre 2011.
Environ 100 participants, incluant des représentants des gouvernements, des organisations internationales et régionales, et des Grands groupes, ont assisté à la réunion. Le Dimanche 16 octobre, les participants ont entendu des déclarations liminaires et les sessions ont été organisées autour des thèmes suivants: l'évaluation des progrès accomplis jusqu'à maintenant et des lacunes à combler au niveau de la mise en oeuvre des résultats issus des grands sommets relatifs au développement durable; l'identification des questions nouvelles et émergentes affectant les progrès vers le développement durable dans la région; et le cadre institutionnel du développement durable (CIDD).
Le lundi 17 octobre, une session a été organisée sur les opportunités relatives à l'économie verte et les défis auxquels la région est confrontée dans le contexte du développement durable et de l'éradication de la pauvreté. Une autre session s'est tenue sur la question d'obtenir un engagement politique renouvelé pour le développement durable, incluant un panel de discussion de la société civile et un panel d'experts. Un petit groupe de rédaction s'est réuni l'après-midi pour discuter des recommandations de la Conférence, qui ont ensuite été présentées à la séance plénière pour être examinées. À la suite de discussions prolongées, les recommandations ont été approuvées.
Cette réunion s'est tenue dans le contexte des changements récents vécus dans la région arabe, qui ont généré des espoirs de progrès et de développement. Certains ont vu cette situation comme une occasion de profiter de l'élan pour créer de nouvelles formes de discussion et de participation. D'autres, cependant, pensent que certains des changements de gouvernements pourraient avoir gêné la préparation à cette réunion régionale, et d'autres encore ont exprimé des inquiétudes concernant le manque de communication au sein et entre les ministères sur les diverses questions.
Les Grands groupes se sont engagés activement et avec éloquence dans cette réunion, d'une façon sans précédent pour les processus régionaux des Nations Unies, selon certains délégués, qui ont été étonnés du niveau de participation. La Jeunesse arabe a prononcé la première déclaration liminaire et les Grands groupes sont intervenus pendant toutes les sessions.
Concernant l'économie verte, les délégués ont souligné l'absence d'une définition universelle et ont convenu de considérer l'économie verte comme un outil pour le développement durable plutôt que comme un nouveau principe qui viendrait le remplacer. Quelques participants ont soulevé des inquiétudes concernant le fait que le concept d'économie verte pourrait ajouter des contraintes au développement ou des exigences socio-économiques à leurs pays, et les recommandations de cette réunion décrivent les conditions de l'utilisation de tout concept éventuel relatif à l'économie verte. D'autres ont souligné les opportunités économiques et sociales d'une transition vers l'économie verte. Ils se sont référés aux diverses activités bénéfiques actuelles qui peuvent être considérées comme une partie de, ou contribuant à, cette transition, telle que la création de villes à faible émission de carbone.
Au cours de la conférence, les participants ont souligné le besoin d'équilibre concernant les trois piliers du développement durable. Bon nombre de délégués ont noté que sa dimension sociale requiert plus d'attention et ont averti que Rio+20 ne devrait pas seulement se concentrer sur les problèmes environnementaux. Quelques participants ont également lié l'absence de progrès sociaux aux tensions politiques actuelles dans divers États arabes, soutenant que la persistance du chômage et de la pauvreté, en dépit de la croissance économique, démontre que les modèles actuels ne sont pas efficaces.
Concernant le CIDD, bon nombre de délégués ont présenté leurs expériences nationales, certains expliquant, par exemple, qu'ils ont établi ou sont en cours d'établir des conseils nationaux de développement durable. Certains délégués ont indiqué qu'ils ne pourraient pas discuter de façon intégrale des options internationales, jusqu'à ce que les propositions et leurs implications financières soient entièrement étoffées.
Les recommandations de cette réunion seront soumises au Comité préparatoire en vue de Rio+20, qui reçoit des contributions pour le document de compilation jusqu'au 1er novembre 2011.
Source : Bulletin des Négociations de la Terre
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