Le colloque " la nature, un terreau fertile en éducation " s'est tenu à Montréal le 3 et 4 novembre 2011. S'inscrivant dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour l'éducation en vue du développement durable et de l'Année internationale des forêts, il a réuni des centaines d'enseignants, éducateurs en environnement, étudiants et chercheurs qui, ensemble, ont partagé leurs idées, leurs expériences pour que la nature prenne sa place en éducation. Plus d'une soixantaine d'exposants illustrant le savoir faire en éducation relative à l'environnement à travers le Québec ont permis à tous d'y trouver des outils, des ressources et des idées pour aller plus loin. Un lieu d'échange et de partage réussi !
L'ouverture du colloque animé par M. Jacques Tremblay de la ville de Montréal a souligné le partenariat avec l'école Pierre Marquette, l'hôte depuis 10 ans de ce rendez-vous annuel. En cette année de la forêt, les expressions artistiques ont été à l'honneur, le film d'animation " la colère des bois " et la poésie du " slammeur " IVY ont donné le ton au colloque.
La directrice de l'école " la ville est une nature inconnue et une belle surprise pour nos élèves. J'espère que l'école pourra faire des petits pas suite à vos recommandations de ce colloque. "
En conférence d'ouverture, Monsieur Michel Leboeuf, auteur et rédacteur en chef du Magazine Nature sauvage a choisi d'intitulé sa conférence " le paradoxe du pigeon ". Il souligne que: " la société à venir sera plus urbanisée et donc encore plus déconnectée de la nature que l'actuelle. S'il est vrai que les gens qui sont davantage exposés à la nature tendent à être plus sensibles aux enjeux environnementaux, nous retrouverons-nous dans un dangereux cul de sac? Non, si nous choisissons d'enseigner l'écologie du lieu, celle de la ville, celle de la banlieue. Il faut rapprocher l'enfant (le décideur, l'acteur de demain) avec l'écosystème le plus près de lui. Le seul visible, tangible à ses yeux; le seul dans lequel il peut aisément trouver sa place et y acquérir une connaissance fine.
Nous partageons le milieu urbain avec une pléiade d'espèces qui peuvent être intéressantes pour l'enseignement des sciences naturelles : le pigeon, le raton laveur, des papillons et bon nombre de végétaux. Plus tard, le même enfant, initié, pourra se captiver pour cette autre nature, l'intangible, l'inaccessible. C'est ainsi que, paradoxalement, une meilleure connaissance du pigeon lui permettra, plus tard, de sauver l'aigle royal. "
Rédacteur en chef du magazine Nature sauvage, il est aussi l'auteur d'une douzaine de livres documentaires sur la flore et la faune, d'essais et d'oeuvres de fiction. Son dernier ouvrage, Nous n'irons plus au bois, un essai sur la biodiversité du Québec, s'est mérité en 2011 le prix Hubert-Reeves attribué au meilleur ouvrage de vulgarisation scientifique en français au Canada.
Il a terminé en lançant une réflexion aux éducateurs : " Dans l'avenir, il faut penser à former des restaurateurs de l'environnement, au rythme ou nous allons car la nature est de plus en plus dégradée "
Monique Trudel, Médiaterre
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