Le premier tour de négociations sur les résultats à attendre de la Conférence Rio+20 s'est achevé le 27 mars 2012 à New York. Les délégations ont discuté du projet zéro (zero draft), préparé par l'ONU, et ont introduit leurs idées et propositions dans le document final qui doit être adopté le 22 juin prochain à Rio de Janeiro. Les attentes des Etats sont pour l'heure encore très divergentes. La multitude de propositions visant à amender ou à compléter le projet de déclaration ont en effet décuplé le volume du document, qui est passé de vingt à deux cents pages.
Les thèmes prioritaires suivants seront traités lors de la conférence: économie verte et lutte contre la pauvreté, réforme des institutions onusiennes traitant d'environnement et de durabilité, définition d'objectifs mondiaux de développement durable et adoption d'un plan d'action. Lors des négociations, la Suisse défend une position active, à la fois ambitieuse et pragmatique.
Calendrier international pour une économie verte
La proposition de la Suisse d'élaborer une feuille de route internationale pour une économie verte (Green Economy Roadmap) est soutenue en particulier par l'UE. Plusieurs pays en développement expriment toutefois leur scepticisme au sujet de la notion d'économie verte et ne sont pas encore disposés à travailler sur des textes concrets et ciblés destinés à être soumis à la conférence de Rio.
Les participants s'accordent à penser qu'il est indispensable qu'une institution efficiente soit chargée de soutenir et de piloter, au sein des Nations Unies, la mise en oeuvre et le développement de l'agenda sur le développement durable. Par contre, la manière d'atteindre cet objectif - par la création d'un conseil global du développement durable, comme le propose la Suisse, ou l'adoption d'autres mesures, comme le renforcement du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) - ne fait pas l'unanimité. Si les mesures concrètes présentées par la Suisse pour renforcer le programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) ont été soutenues, la création éventuelle d'une organisation onusienne à proprement parler est encore en discussion.
Objectifs mondiaux de développement durable
La Suisse s'investit dans l'élaboration d'objectifs mondiaux de développement durable, destinés à remplacer les objectifs du millénaire pour le développement. Ces objectifs doivent renforcer l'engagement dans le domaine du développement durable, faciliter la mise en oeuvre et permettre également d'évaluer les progrès réalisés. Cette idée rencontre un large soutien. Une décision de principe sur les objectifs mondiaux de développement durable pourrait constituer un des résultats majeurs de la Conférence de Rio. Les négociations sur ce point s'avèrent toutefois complexes et n'ont pas encore beaucoup progressé.
Selon le chef de la délégation de négociation suisse, l'ambassadeur Franz Perrez, qui dirige la division Affaires internationales de l'OFEV, les négociations avancent laborieusement: il manque un pilotage fort de la part de la direction de la conférence et du Brésil, pays hôte. La plupart des Etats ne font pas non plus preuve de beaucoup d'ambitions ni d'esprit visionnaire.
Un succès est toutefois encore possible: dans de nombreux domaines, des attentes communes se dessinent, dans d'autres, les divergences se concrétisent et pourront ainsi mieux être surmontées. "Pour que la conférence de Rio soit un succès, il faut davantage de pays comme la Suisse, qui cherchent à trouver des solutions ambitieuses, axées sur le long terme", déclare Franz Perrez.
La Suisse participera à la mi-avril, à Rio de Janeiro, à une rencontre informelle réunissant un petit groupe de pays désireux de trouver, avec le Brésil, une solution pour les négociations. Fin avril débutera le prochain tour de négociations informel. Le dernier tour aura lieu du 13 au 15 juin, juste avant le sommet.
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