Entre 2006 et 2011, le Gret (Groupe de recherche et d'échanges technologiques) a amélioré dans le cadre du projet Pacepas l'accès à l'eau potable et à l'assainissement dans cinq collectivités locales des régions de Matam et Tambacounda au Sénégal. Grâce à l'élaboration de plans sectoriels d'investissement, de dispositifs de gestion des services, de solutions adaptées de traitement de l'eau de surface, 35 000 personnes bénéficient désormais d'un accès durable à des services d'eau et d'assainissement de qualité.
La maîtrise d'ouvrage locale a été renforcée : les cinq collectivités locales ont été appuyées dans la réalisation de Plans locaux d'hydraulique et d'assainissement. Les collectivités locales, de même que les Associations des usagers de forages (Asufors) mises en place, ont participé à la validation des études, à la sélection des entreprises et des opérateurs des services. Elles sont désormais en capacité de contrôler les performances des délégataires et d'exiger un service d'eau potable de qualité.
De nouveaux modes de gestion et de suivi des services ont été testés : dans les cinq localités ciblées, la gestion du service a été déléguée à des petites entreprises sénégalaises du secteur de l'eau. Les contrats sont signés entres les Asufor et les opérateurs qui assurent distribution de l'eau et le recouvrement des factures (en plus du financement du matériel d'exhaure). Appuyées par les services de l'Etat et les collectivités locales, les Asufor sont chargées de contrôler et suivre les performances du service.
Des solutions techniques pour des gros bourgs ont été validées. Une station de potabilisation en continu et modulable de 25 à 40 m3/h a été réalisée à Diawara pour renforcer les deux forages existants. Celle-ci permet désormais de subvenir aux besoins des populations. Des réseaux multi-villages et des systèmes multi-forages ont été réalisés pour répondre au mieux aux besoins des gros bourgs. Dans les localités, l'accent a été mis sur la distribution de l'eau à domicile avec plus de 1 000 branchements subventionnés.
Les besoins en assainissement ont été pris en compte : la commune de Diawara a été la première commune rurale sénégalaise à se doter d'un Plan directeur d'assainissement. Ce plan tient compte des problématiques d'assainissement, de gestion des déchets et de gestion des eaux pluviales. L'approche filière de l'assainissement a été appliquée pour définir 14 actions prioritaires. Un dépôt d'ordure contrôlé a ainsi pu être réalisé. Dans d'autres collectivités des latrines scolaires ont été réalisées, et les élèves des écoles sensibilisés à l'hygiène de l'eau et à l'assainissement.
Ces résultats ont été restitués à l'occasion d'un atelier de clôture du projet début mai. La réforme du secteur de l'eau en zones rurales et semi-rurales actuellement en cours au Sénégal devrait s'inspirer de cette expérience pour définir les nouvelles modalités de gestion et de suivi des systèmes d'approvisionnement en eau.