Le premier Dialogue de Caux sur la terre et la sécurité s'est déroulé en juillet dernier, organisé conjointement par Luc Gnacadja, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, ainsi que Mohamed Sahnoun, Président du Forum de Caux pour la sécurité humaine.
Voici le résumé qui vient d'être présenté sur le site web de l'organisme [notre traduction], signé par Martin Frick, président des Initiatives pour la terre, les vies et la paix.
Plus de 200 personnes de tous les continents - représentant le gouvernement, les entreprises et la société civile - se sont rassemblés au Dialogue de Caux 2013 sur la terre et la sécurité afin d'explorer le potentiel de la gestion durable des terres en tant que force motrice de la paix, du développement et de l'atténuation du changement climatique. L'événement a favorisé une approche holistique aux conflits liés à la pauvreté et à la dégradation environnementale.
Chacun d'entre nous dépend d'une mince couche de terre arable éparpillée sur les continents. L'histoire montre comment la montée et la chute des civilisations découlent de l'état de la terre sous leurs pieds. Pourtant, chaque année une superficie trois fois la taille de la Suisse est maintenant perdue à l'agriculture. Déjà 80 pour cent des conflits dans le monde ont lieu dans les zones arides, alors que les gens se disputent des terres. Et la situation sera pire alors qu'avec la croissance de la population, plus de personnes devront être nourries avec moins de sol arable disponible.
Pourtant, il s'agit d'une crise réversible. La terre peut être restaurée - et c'est déjà le cas, à remarquablement peu de frais, partout dans le monde, alors que les agriculteurs locaux prennent des mesures pour reverdir les terres arides et dégradées. Ce reverdissement combat également le réchauffement climatique en retirant de grandes quantités de carbone de l'atmosphère. Néanmoins, les conférences et négociations internationales sur la sécurité alimentaire, la gestion de l'eau, la croissance de la population, le changement climatique, la paix et la sécurité accordent peu d'attention à l'état de nos sols.
Depuis plusieurs décennies, Caux s'attaque aux causes profondes des conflits, et Luc Gnacadja, alors Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, a demandé à ce qu'il examine les liens entre la terre et la sécurité. Cela a conduit à deux jours d'échanges bien reçus dans le cadre du Forum de Caux pour la sécurité humaine en 2011 et 2012, et la réponse était telle qu'en 2013 le format a été élargi à un Dialogue de Caux de quatre jours sur la terre et la sécurité.
Aux conférenciers éminents se sont ajoutés des praticiens sur le terrain présentant des succès spectaculaires au point où certains se demandaient même si les photos de diapositives %u2018avant' et %u2018après' étaient présentées dans le bon ordre. De nombreuses techniques différentes ont été présentées, mais tous les participants ont convenu que la tâche la plus difficile n'est pas de restaurer la terre, mais d'établir des relations humaines de confiance nécessaires pour y réussir.
" Grâce à l'ingéniosité et à la coopération, nous pouvons encore restaurer les terres dégradées et les écosystèmes .... Le Dialogue de Caux est devenu une plate-forme mondiale importante pour y arriver ".
Cela a été particulièrement évident au cours de la journée de réflexion sur le Sahel, où les participants tant des gouvernements que des communautés nomades ont identifié la perte de terres comme la plus grande source unique des conflits dans la région et ont souligné que tout effort visant à construire la paix et une sécurité durables doit commencer par la restauration des terres. En effet la réhabilitation des terres peut devenir un effort commun pour les groupes en conflit, et le plus de terres sont ramenées à un état productif, la concurrence en sera atténuée.
Tout cela dépend d'une compréhension et d'une vision commune - qui ne peuvent être réalisées qu'avec une approche multi-parties prenantes inclusive, qui comprend des acteurs émanant de secteurs aussi divers que l'entreprise privée, le leadership politique, les bailleurs de fonds étrangers, les communautés du développement et de la sécurité ainsi que les populations des zones arides elles-mêmes. Et non le moindre, les différents groupes religieux doivent travailler ensemble en paix.
La vaste expérience de Caux dans l'établissement de liens de confiance et le renforcement de valeurs communes à toutes les grandes religions s'est avérée très pertinente. Les Initiatives pour la terre, les vies et la paix continueront à accueillir les conversations nécessaires à Caux et pour soutenir l'établissement des liens de confiance et d'action communautaire sur le terrain.
Source : Dialogue de Caux et CNULCD
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