Le colloque
national sur les énergies marines renouvelables de Nantes, qui s'est déroulé le
13 février dernier, a été un véritable succès. Au centre de toutes les
discussions : l'énergie éolienne, et plus particulièrement le deuxième
appel d'offres pour des parcs éoliens en Vendée et en Seine-Maritime. Tandis
que le premier consortium, composé d'EDF, WPD et d'Alstom, a mis en
avant la concertation et le travail réalisés et a annoncé l'ouverture de
son centre de supervision à Nantes, GDF et Areva ont annoncé développer
des éoliennes 8 MW pour cet appel d'offres.
Un colloque sous le signe de l'éolien offshore
" L'éolien
offshore, une filière en construction ". Le titre du colloque sur les
énergies renouvelables qui s'est tenu à Nantes le 13 février dernier est
clair : cette année sera l'année de l'éolien maritime. Pendant toute une
journée, des centaines de professionnels du secteur ont fait le bilan des
expériences passées et préparé le bon déroulement des projets à venir autour de
différentes tables rondes et conférences. " Avec 500 participants, ce
colloque est un vrai succès " s'est félicité la vice-présidente de la
région Pays de la Loire, Emmanuelle Bouchaud, chargée de l'Énergie et une des
organisatrices du colloque.
Les parcs éoliens offshores et les problématiques qui les entourent intéressent en effet de plus en plus de professionnels et d'industries. La France prend une place de plus en plus importante sur ce marché. Son espace maritime est considérable et elle dispose de nombreux leviers de compétitivité. À l'échelle européenne, l'éolien offshore est également au centre de nombreux projets. L'objectif européen de 20 % d'énergies renouvelables dans la consommation énergétique à l'horizon 2020 constitue une véritable aubaine pour le secteur.
Le colloque a
également été l'occasion pour les deux consortiums candidats à l'appel d'offres
pour des parcs éoliens au large de l'île d'Yeu, Noirmoutier et le du
Tréport, de présenter leurs arguments. Il est en effet difficile aujourd'hui de
parler de l'avenir de l'éolien offshore français sans évoquer ces projets de
parcs éoliens. Particulièrement proches de Nantes, le parc éolien des
deux îles a naturellement pris le pas sur celui du Tréport. D'autant
que le consortium EDF-WPD-Alstom a annoncé l'installation de son futur
centre de supervision pour ces parcs éoliens français dans
la ville de Nantes, à Bouguenais, offrant ainsi à la ville un potentiel en
termes de croissance et d'emplois difficile à ignorer. Le second consortium a
quant à lui surtout parlé de sa nouvelle éolienne prévue pour ces projets.
Éoliennes 8 MW : la renommée aux dépens de l'efficacité ?
GDF et Areva
comptent en effet, si leur projet est retenu, installer au large de la Vendée
des nouvelles éoliennes de 8 MW. Un coup d'essai qui pourrait mettre
en péril les parcs éoliens vendéens. Sans prototype en place et n'existant que
sur papier, les éoliennes pensées par Areva représentent un changement
technologique majeur qui n'est pas sans risque et dont les bénéfices, au regard
des premières prospectives, apparaissent décevants sur ce site.
Si, pour les
non initiés, un champ d'éoliennes de 8 MW paraît plus efficace qu'un champ
composé d'éoliennes de 6 MW (puissance prévue par EDF-WPD-Alstom), prendre
cette affirmation pour une vérité générale, c'est confondre la théorie et la
pratique. La réalité du terrain est bien différente. La puissance du vent est
un facteur déterminant pour le rendement énergétique d'une éolienne et, étant
donné la vitesse moyenne du vent en Vendée de l'ordre de 8,5
m/s, chacune des éoliennes de 8 MW de GDF et Areva aura un rendement
similaire à celle de l'autre consortium.
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