Le gouvernement de la République du Congo a ratifié la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), le protocole de Kyoto et d’autres accords multilatéraux sur l’environnement. Il a dans ce contexte produit un Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE) qui a joué un rôle central dans l’identification de la vulnérabilité du pays face aux effets du changement climatique.
En outre, une Stratégie Nationale et un Plan d’Action pour les Changements Climatiques et la Variabilité (SNPA / CCV, 2004) ont été développés. Bien que le pays n’émette qu’environ 1,1 tCO2 par habitant et par an, il subit déjà les effets du changement climatique. La vulnérabilité est aggravée par de multiples contraintes biophysiques nuisant au développement, ainsi que par la faiblesse de ses capacités d’adaptation.
Cette contribution tient compte des stratégies et plans existants de la République du Congo, notamment le Plan National de Développement, le Document de Stratégie pour la Croissance, l’Emploi et la Réduction de la Pauvreté, la Stratégie Nationale et Plan d’Action de mise en oeuvre de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques et la Stratégie Nationale de Développement Durable.
La présente soumission est la concrétisation de l’engagement du Président de la République de conduire son pays à l’émergence d’ici à 2025 à travers une politique de développement durable et d’appui à l’effort mondial de réduction des émissions des GES.
Il convient néanmoins de rappeler que le niveau d’émissions de gaz à effet de serre (GES) du pays reste à un niveau très raisonnable, inférieur à la moyenne mondiale. Cependant, la croissance forte du pays s’accompagne logiquement d’une augmentation importante de ces émissions. En parallèle, le phénomène global des changements climatiques impacte très sensiblement les conditions de la production agricole ainsi que l’équilibre des écosystèmes.
Grace à une politique de gestion durable de ses ressources forestières, le Congo a conservé une couverture forestière importante (65% du territoire national), constituant un puits de carbone et un réservoir de biodiversité inestimable pour l’ensemble de la planète. Cependant le pays ne se sent pas suffisamment soutenu par la communauté internationale dans ses efforts de préservation des forêts.
Pour un pays comme le Congo, il est totalement exclu de considérer les émissions sans prendre en compte l’ensemble du développement socio-économique du pays. Il s’agira effectivement de réduire les émissions de GES du pays sans compromettre ses capacités de développement. Ainsi, des politiques alternatives à faible émissions de carbone et peu gourmandes en ressources naturelles, entrant dans le cadre plus large de l’ « économie verte », sont promues dans cette CPDN.
La République du Congo se trouve actuellement dans une situation compliquée de type économie de rente avec des risques de fortes variations des ressources budgétaires basées sur la mono-ressource pétrolière. Pour s’industrialiser sans mettre en danger son environnement naturel, le Congo a besoin de diversifier son économie et d’accéder à des technologies alternatives et innovantes.
Par ailleurs, le secteur agricole demeure peu développé, nonobstant les différents appuis et initiatives gouvernementales dans le domaine, éloignant par conséquent les perspectives affichées d’une autosuffisance alimentaire. Le pays reste fortement tributaire des importations pour satisfaire ses besoins alimentaires sans cesse croissants. Cela constitue une source importante de dépense en devises. Ce secteur se développera grâce à un partenariat étroit entre des investisseurs transformateurs et des coopératives de producteurs, aidé par des Organisations Non-Gouvernementales (ONG). Cette intensification agricole, source de richesse et de devises pour le pays est de nature à fournir des emplois non seulement aux agriculteurs en milieu rural mais aussi à des jeunes du milieu urbain. Ces mesures permettront ainsi de lutter contre la pauvreté et la précarité alimentaire.
Ces mesures de développement doivent s’accompagner d’une organisation et d’une protection minimale du marché intérieur, notamment pour les produits de première nécessité, en privilégiant par exemple la production nationale par rapport aux biens importés.
Les ressources et potentialités considérables dont dispose le pays en matière agricole, forestière, hydroélectrique, touristique, sont autant d’atouts pour le développement d’une économie peu carbonée et génératrice d’emplois. Les moyens mis en oeuvre détermineront le niveau de verdissement du développement, qui s’inscrira quoiqu’il en soit dans un objectif de développement économique national.
L’évaluation de ces moyens doit prendre en compte en premier lieu les actions indispensables au démarrage d’un développement global et soutenu du pays incluant une bonne gouvernance, une simplification des formalités administratives, un soutien aux études préalables, la promotion et le rayonnement du pays à l’international, la création d’infrastructures, ainsi que le soutien délibéré des pouvoirs publics et de l’opinion publique.
C’est pourquoi le travail qui suit simule les perspectives économiques, sociales et climatiques d’un développement diversifié répondant à un objectif de croissance de 10 % par an sur les modèles du Ghana, de la Côte d’Ivoire, du Kenya ou encore du Brésil.
Deux scénarios sont simulés en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre : un scénario tendanciel non conditionné incluant les engagements que la République du Congo a déjà pris en matière de réduction de gaz à effet de serre, pour lequel une aide particulière n’est pas demandée et un scénario bas carbone conditionné par l’aide internationale.
Il convient de noter que sans aide supplémentaire ni soutien en matière de transfert de technologie, la République du Congo ne peut s’engager que sur les émissions du scénario tendanciel.
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