La COP 21, Conférence des parties de la Convention des Nations Unies sur le changement climatique, débutera dans quelques jours. A l'heure où les dirigeants du monde s'apprêtent à signer un accord mondial concret, 20 ans après la CNUCC, Convention des Nations Unies sur le changement climatique, des groupes d'entreprises travaillent pour maintenir le statu quo désastreux.
De leur côté, les différents acteurs de la société civile rivalisent de créativité pour interdire les "gros pollueurs" de prendre part aux pourparlers. Ainsi, Corporate Accountability International a organisé une pétition pour que les multinationales émettrices de gaz à effet de serre soient expulsées de la COP 21. Début novembre 2015, les Amis de la Terre France ont lancé les nouveaux «Prix Pinocchio du climat», dont les candidats sont des sociétés commanditaires des négociations sur le climat de COP21, y compris BNP-Paribas, EDF et Engie. Les prix seront remis au cours d'une cérémonie publique à Paris pendant la COP 21.
En réaction aux critiques de la société civile, le 19 novembre 2015, EDF et 15 autres leaders mondiaux de l’énergie et de la technologie, ont lancé un plan d'action en vue de doubler leur capacité en énergie propre à l'horizon 2025. La première banque française BNP-Paribas a déclaré envisager de ne plus financer les projets miniers spécialisés dans le charbon qui n’ont pas de stratégie de diversification et de doubler ses financements en faveur des énergies renouvelables en 2020 le même jour.
Il s'agit donc surtout d'engagements réactifs. Pour que les multinationales adoptent les énergies propres, les gouvernements doivent intégrer dans l'accord de Paris des décisions contraignantes pour les entreprises. Les négociateurs et dirigeants africains devraient être les plus virulents sur le sujet.
D’après une étude scientifique en 2013, plus de deux tiers des émissions anthropiques dans l'atmosphère étaient produits par 90 entreprises de combustibles fossiles, dont Chevron, ExxonMobil, Saudi Aramco, BP, Gazprom et Shell. L'étude ajoute que même si de fortes mesures d'atténuation et d'adaptation sont prises, les pertes et dommages pour l'Afrique sont estimés à 100 milliards de dollars par an d'ici 2050 pour une température en dessous de 2 ° C et à 200 milliards par an d'ici à 2040 si la température dépasse 4 ° C.
Domoina Ratovozanany
Climate Tracker COP 21 Fellow de Madagascar du projet Adopt A Negotiator
Pétition de Corporate Accountability International (467 hits)
Webinar avec Jesse Bragg de Corporate Accountability International (640 hits)