Serait-il économiquement et commercialement rentable de produire des bioplastiques en faisant fermenter le sucre contenu dans le jus de pommes de cajou? Utilisée en faible proportion dans l’alimentation, cette partie du fruit de cajou est peu valorisée en Côte d’Ivoire, un des plus grands producteurs mondiaux de noix de cajou. Une fois traitée, la pomme de cajou pourrait fournir quelques millions de tonnes de jus. Pour y voir clair, des chercheurs de l’Institut national Polytechnique Houphouët-Boigny (INP-HB) et de l’INRS réaliseront une première étude de faisabilité. Ces chercheurs n’en sont pas à leur première expérience. Ils ont conçu un prototype mobile de potabilisation d’eau pour un usage en milieu rural. Ce prototype est actuellement en cours d’implantation dans un village de 500 habitants de la Côte d’Ivoire.
Dans le cadre de ce projet, l’équipe du professeur Benjamin Yao caractérisera le jus de la pomme de cajou pour en connaître la teneur en sucre et autres éléments nutritifs. L’expertise en biotransformation des professeurs Patrick DroguietRajeshwar Dayal Tyagi du Centre Eau Terre Environnement de l’INRS sera ensuite mise à profit dans le processus de fermentation. À cette étape, le sucre contenu dans le jus pourra être converti à l’aide de microorganismes en produits à haute valeur ajoutée, par exemple des bioplastiques. Ceux-ci pourront être utilisés pour fabriquer des emballages plastiques facilement biodégradables et utilisables dans le domaine de la santé en raison de l’innocuité de leur précurseur. Après l’extraction et la purification des bioplastiques, les éléments nutritifs, les résidus solides et liquides seront récupérés aux fins de compostage et d’irrigation des sols.
À la lumière des résultats obtenus, les chercheurs ivoiriens et québécois évalueront les avantages économiques et environnementaux à utiliser les pommes de cajou pour produire du bioplastique, un produit vert et non toxique. Avec l’interdiction d’utiliser des sachets plastiques non biodégradables qui prévaut en Côte d’Ivoire et dans de nombreux pays africains, ces bioplastiques pourraient constituer une alternative crédible, tout en permettant de recycler de juteux déchets.
Source : INRS
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