En première lecture, et sous réserve d'une analyse plus détaillée, le CPQ accueille plutôt favorablement la nouvelle politique énergétique du Québec 2030.
« Il convient de rappeler que la vocation première d'une telle politique est de soutenir une vision de l'économie sur le long terme, par des mesures de transition facilitantes et sans sacrifier la capacité des générations futures à prospérer. Le gouvernement œuvre depuis plusieurs mois à échafauder les leviers de transition vers une économie plus sobre en carbone qui se retrouve adéquatement dans cette politique énergétique », affirme Yves-Thomas Dorval, président-directeur général du CPQ.
Une politique dont la mise en œuvre devra être garante d'une plus grande prospérité pour le Québec
Les mesures annoncées dans la nouvelle politique énergétique du Québec sont conséquentes avec la vision gouvernementale du développement durable en intégrant de façon équilibrée les considérations économiques, sociales et environnementales, selon le CPQ (Conseil du patronat du Québec).
Les grandes orientations de cette politique, attendue depuis longtemps, offrent un cadre prévisible rattaché aux objectifs de réduction des GES dont s'est doté le gouvernement pour 2030. Les prochaines étapes de sa mise en œuvre seront déterminantes, car il faut admettre que les objectifs sont ambitieux et exigeants.
L'accès à un portefeuille diversifié de différentes sources d'approvisionnement est à l'avantage du Québec et repose particulièrement sur le potentiel d'hydroélectricité et d'hydrocarbures, dont le gaz naturel : les besoins sont variés et les différentes formes d'énergie peuvent y répondre de différentes façons, tout en étant complémentaires plutôt que rivales. Le principe de doter le Québec de la bonne énergie au bon endroit y est respecté et la politique reconnaît par le fait-même l'apport des énergies fossiles et renouvelables ainsi que le rôle joué par Hydro-Québec à notre économie.
L'effet sur les entreprises et les consommateurs
L'organisme est d'accord avec le fait que l'efficacité énergétique soit la façon la plus simple de réduire notre balance de carbone. Il accueille aussi favorablement la mise en place de plusieurs outils et programmes qui vont permettre d'accompagner les entreprises dans une transition énergétique vers des énergies moins polluantes, en misant également sur une majeure efficacité énergétique des bâtiments et de leurs systèmes logistiques.
Cependant, le CPQ prend acte de la cible ambitieuse et exigeante de réduction de la consommation de pétrole de 40% d'ici 2030. « Nous nous questionnons pas tant les objectifs que sur l'échéancier et les moyens d'y parvenir. Puisque les entreprises ont déjà contribué pour beaucoup à la réduction globale de nos émissions de GES, le gouvernement du Québec se doit de prévoir des mesures de soutien, notamment en allouant une portion significative du Fonds vert à leur accompagnement, et ce, dans les stratégies de transfert, d'évitement et d'amélioration de la consommation énergétique », de poursuivre, M. Dorval.
Puisque les grandes industries ont déjà contribué pour beaucoup, une grande portion des prochaines réductions de GES va devoir provenir des utilisateurs. Pour ce faire il faudra bien évaluer l'impact que pourraient avoir les diverses mesures sur les consommateurs et leur communiquer, notamment en matière de coûts et de changement des habitudes de vie, car ils seront impliqués en première ligne dans l'atteinte des objectifs de réduction de consommation de pétrole. Ces derniers vont devoir bénéficier d'un accompagnement et d'un accès à des alternatives viables qui puissent répondre à leurs besoins - ce qui n'est pas encore le cas, à l'exception de certaines initiatives dans des territoires spécifiques, comme l'Île de Montréal.
La valorisation des hydrocarbures : une approche complémentaire dans un cadre de transition
Le CPQ considère encourageant que le gouvernement mesure l'importance de préserver le potentiel de la filière des hydrocarbures en se dotant d'un cadre législatif et réglementaire qui permettra d'aborder son potentiel avec sérénité pour les parties prenantes, particulièrement les investisseurs et les promoteurs.
Il est en fait logique, voire souhaitable, que le Québec puisse apprécier les opportunités que lui offre son sol, sans sacrifier ses efforts de réduction des GES et en envisageant une exploitation raisonnée de ses gisements dans une perspective de création de richesse plutôt que de compter sur un approvisionnement étranger uniquement.
« Tout en misant sur une transition énergétique vers des sources renouvelables, le gouvernement ne renonce cependant pas à la valorisation de ses gisements d'hydrocarbures, qui représentent un levier économique d'un immense potentiel », de souligner, M. Dorval.
Tel qu'annoncé par la nouvelle politique, cela se ferait en complémentarité avec un écosystème industriel déjà existant au niveau du transport des marchandises et de la transformation, qui mise sur une conversion vers des carburants à plus faible teneur en carbone et vers une amélioration de l'efficience énergétique.
Stabilité, prévisibilité et support aux entreprises
« La politique énergétique doit être un vecteur de prospérité et permettre aux entrepreneurs de penser l'énergie de demain par la stimulation de l'innovation et, pour ce faire, le gouvernement du Québec doit parvenir à se porter garant de la stabilité et de la prévisibilité d'un environnement d'affaires qui est intrinsèquement risqué pour les entreprises et les investisseurs, fortement exposés à la compétition technologique et à la concurrence mondiale », selon M. Dorval. C'est pourquoi le CPQ tient à souligner la mise sur pied d'un organisme unique de réglementation du portefeuille énergétique qui regroupera les expertises et les compétences à disposition pour accompagner les entreprises en mutation et encourager les entreprises innovantes.
Regroupant plusieurs des plus grandes entreprises du Québec, le Conseil du patronat du Québec réunit aussi la vaste majorité des associations patronales sectorielles, ce qui en fait la seule confédération patronale du Québec. Il représente directement et indirectement plus de 70 000 employeurs de toutes tailles, tant du secteur privé que public, ayant des activités au Québec.
Source : CNW Telbec
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