Le Burkina Faso de par sa situation géographique et la rigueur de son climat, les matériaux modernes de construction et les plans architecturaux proposés jusqu’ic aux populations ne sont pas adaptés à ses réalitésclimatiques. Il y a une nécessité d’adaptation au contextuelle en vue de résoudre la question de l’habitat durable. Pourtant divers matériaux locaux peuvent être explorés pour plus d’adaptabilité et de confort. C’est ce pari que les chercheurs envisagent de relever à travers des sessions de formation au profit des acteurs.
L’Institut international d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement (2iE) a organisé du 03 au 11 novembre 2016 à Ouagadougou un atelier de formation sur le thème : « Matériaux de construction et habitat durable dans le contexte sahélien ».
la session a connue la participation effective de madame Valérie Sanou, directrice générale de l’Architecture, de l’Habitat et de la construction qui souligne que cet atelier est en droite ligne avec l’objectif du Ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat.
de son côté et toujours pour promouvoir et vulgariser les matériaux locaux de construction, la coopération suisse en partenariat avec le bureau Initiative conseil international (ICI), a convié les professionnels (architectes, maçons...), des représentants de l’Etat et les bailleurs de fonds à une réflexion sur « les matériaux locaux, un outil de développement ». Ces matériaux locaux ou matériaux de construction alternatifs sont entre autres des briques « adobes » faites en terre, des blocs de terre comprimée (BTL), des blocs de latérite taillée (BLT) ou encore des pierres taillées (granite, grès, gneiss).
Si ce secteur est bien exploité, il permettra de créer des emplois et de développer l’économie du pays. Ainsi, « l’utilisation accrue de matériaux locaux mettrait non seulement en valeur les ressources naturelles du pays, mais elle pourrait contribuer à réduire la fuite des devises par une substitution aux produits importés. Parce que la production de ces matériaux est locale et en grande partie manuelle, elle permet aussi de stimuler l’économie locale en créant des emplois subsidiaires en dehors de l’activité de construction, » a révélé le bureau de l’ICI. En outre, les ouvrages en matériaux locaux sont, selon les promoteurs, appréciés pour leur esthétique et leur durabilité. Ils bénéficient d’une inertie thermique (moins chaud) procurant un plus grand confort.
Le coût de construction en matériaux locaux est souvent inférieur à celui des constructions analogues en ciment. D’un point de vue écologique, la production du ciment selon les techniciens est responsable de 5% de l’émission mondiale du CO2. Or, l’usage des matériaux locaux est sans émissions nocives.
Des obstacles à la promotion...
Malgré tout le bien qu'on dit de ce type de construction, l’utilisation des matériaux locaux de construction se heurte à plusieurs obstacles liés à un manque de formation et de normes, ainsi qu’une diffusion insuffisante des techniques.
Dans le domaine, les constructions sont réalisées en grande partie par le secteur informel et il faut un contrôle strict de la qualité des matériaux locaux afin que les ouvrages puissent résister aux intempéries. Un autre obstacle est la persistance des préjugées qui font de ces matériaux des matériaux de seconde qualité derrière ceux venant de l’extérieur. A ce niveau il faut dire qu'i existe une cultre de rejet de tout ce qui est local, pour ne voir la qualité que dans ce qui nous vient d'ailleurs.
Consciente que les mentalités prennent suffisamment de temps avant de changer, la directrice-résidente de la coopération suisse souhaite qu’il y ait des pionniers et que plus d’acteurs se mobilisent pour la vulgarisation de ces matériaux locaux de construction.