La région Provence-Alpes-Côte-d'Azur (PACA), au sud-est de la France, est certes ensoleillée mais les agriculteurs peinent parfois à faire vivre leurs exploitations, les hivers, rudes en altitude, les obligent à produire sous des serres chauffées très consommatrices d’énergie et coûteuses. A ces contraintes, s’ajoutent une réduction des surfaces agricoles et une dépendance aux circuits de la grande distribution. Dans ce contexte, de nombreux agriculteurs tentent de trouver des solutions alternatives durables pour rendre leur activité viable.
Des serres bioclimatiques ?
La technologie bioclimatique mise en œuvre en Asie (Mongolie, Ladack, Afghanistan) peut apporter une réponse pertinente aux problématiques des agriculteurs français. C'est le pari fait par le GERES : en 2016, l'association a lancé un appel à candidatures auprès des petits agriculteurs pour les accompagner dans la construction de serres bioclimatiques adaptées à la région PACA.
Chauffées naturellement par l’énergie gratuite du soleil, les serres sont construites pour stocker la chaleur le jour et la restituer la nuit ou lors des épisodes nuageux. Différentes modalités de construction sont testées dans ce projet pilote pour bénéficier au mieux de la chaleur solaire de manière passive, mais dans tous les cas, cette technologie dispense de recourir au chauffage à base d’énergies fossiles pour préserver les plants et les cultures (on parle aussi de serres solaires passives).
Ces serres permettent ainsi de prolonger nettement la durée de la saison culturale et de maintenir une activité en altitude et en territoires isolés, tout en respectant l’environnement.
Un bilan très positif
Six exploitants ont répondu à l'appel à candidatures du GERES et le bilan est aujourd'hui très positif. Deux serres sont d'ores et déjà en fonctionnement, l'une à Mont Dauphin, dans les Hautes-Alpes à plus de 1000 m d’altitude, et l'autre près de Marseille.
Une agricultrice dont la serre est en construction témoigne :
Le développement de ma petite production maraichère de plein champ nécessite aujourd'hui d’être appuyée par des cultures sous serre, afin de gagner en précocité, en volume et en diversité de végétaux.
Pourquoi le choix d’une serre bioclimatique ?
La serre permet de protéger du gel sans autre chauffage que celui du soleil et elle est performante en automne, en hiver et au printemps. De plus, c’est un souhait très fort que d’utiliser des matériaux bio-sourcés et de la terre crue pour sa construction. En été, j'utiliserai une partie de l'espace comme séchoir solaire. Cette diversification est primordiale pour mon exploitation car elle permettra d'avoir d'autres revenus, en particulier au printemps, tout en préservant notre environnement.
Le projet en chiffres c’est :
Ce projet s'inscrit dans le prolongement des serres bioclimatiques (dites aussi solaires passives) promues par le GERES dans les zones montagneuses d'Asie. Il a bénéficié en 2014 du soutien des donateurs mobilisés par un crowdfunding puis, en 2016, du soutien de la Région et de l'ADEME Provence-Alpes-Côte d'Azur.
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