Lors de la Conférence sur les océans qui se déroule cette semaine au siège de l'Organisation des Nations Unies à New York, cette dernière a appelé les gouvernements et les organisations à annoncer des engagements volontaires. L'Organisation météorologique mondiale (OMM) présente les trois engagements suivants:

• Des services météorologiques et climatologiques pour les petits États insulaires en développement (PEID) d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique: Mise en œuvre conjointement avec l'Organisation européenne pour l'exploitation de satellites météorologiques (EUMETSAT), cette initiative vise à ce que les infrastructures et les connaissances hydrométéorologiques soient utilisées de la façon la plus rationnelle possible pour aider les décideurs à prendre des mesures d'adaptation au changement climatique et d'atténuation de ses effets à l'intention du Groupe des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Conformément à l'objectif global du Cadre mondial pour les services climatologiques (CMSC), il s'agira, tant sur le plan technique que financier, de soutenir les services d'informations climatologiques et les infrastructures, ainsi que de renforcer les capacités nécessaires. Cette initiative rassemblera les utilisateurs et les prestataires de services climatologiques afin de garantir que les services en question répondent pleinement aux besoins des utilisateurs.
• Faire face au phénomène El Niño: renforcer la coordination internationale pour améliorer les alertes précoces: L'épisode El Niño de 2015/16 a durement touché plus de 60 millions de personnes dans le monde et a endommagé les écosystèmes marins en raison du blanchissement majeur des coraux. D'après la plupart des modèles considérés, la probabilité que survienne un épisode El Niño lors de l'été boréal 2017 est de 50 à 60 % (voir le bulletin Info-Niño/Niña du 28 avril 2017). Dans ce contexte, les gouvernements seraient bien avisés de se prémunir contre ce phénomène, en diffusant des alertes précoces et en prenant des mesures d'anticipation, afin de sauver des vies, protéger les infrastructures essentielles et limiter les conséquences socio-économiques. L'OMM, par l'intermédiaire de centres spécialisés qu'elle désignera, va redoubler d'efforts pour que les pays puissent mieux faire face aux conséquences du phénomène El Niño. Par ailleurs, elle renforcera la collaboration internationale à cet égard en instaurant un comité international de coordination sur les conséquences du phénomène El Niño.
• L’Année de la prévision polaire: Les régions polaires sont de plus en plus au centre de l'actualité, notamment en raison de l'inquiétude que suscitent le changement climatique, l'accroissement des activités économiques et l'intensification du transport maritime. L'OMM et ses partenaires ont donc lancé l'Année de la prévision polaire, qui se déroulera du début du second semestre 2017 à la fin du premier semestre 2019, pour combler les nombreuses lacunes qui existent en matière de prévisions météorologiques, infrasaisonnières et saisonnières et favoriser une prise de décision efficace. Activité menée au titre du Projet de prévision polaire  qui relève du Programme de recherche sur la prévision du temps, l'Année de la prévision polaire vise à réaliser, dans la perspective des régions polaires, des progrès dans les domaines suivants: modèles numériques, acquisition et assimilation de données, méthodes de prévision d'ensemble, activités de vérification et fourniture de produits de prévision. Les observations, en particulier, revêtent une importance capitale, dans la mesure où les pôles figurent parmi les régions de la planète pour lesquelles les données d’observation sont les plus rares.

Objectif de développement durable 14: Conserver et exploiter de manière durable les océans

La Conférence sur les océans est officiellement appelée la «Conférence des Nations Unies de haut niveau pour soutenir la mise en œuvre de l'objectif de développement durable 14: Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable». Il est particulièrement important d’exploiter les océans de façon durable car ceux-ci représentent un moteur essentiel de l’économie mondiale. En effet, ils permettent de transporter plus de 90 % des produits du commerce mondial et de faire vivre les 40 % des êtres humains qui vivent à moins de 100 km des côtes.

De plus, ils jouent un rôle fondamental dans le climat et le temps à l’échelle planétaire étant donné qu’ils déplacent des quantités massives de chaleur et de nutriments autour du globe et ont une forte influence sur les cycles de l’eau et du carbone. L’élévation du niveau de la mer, la hausse des températures de l’eau de mer et l’acidification des océans ont un effet préjudiciable sur la pêche, les barrières de corail et les écosystèmes côtiers. Cette situation est une menace pour la sécurité alimentaire dans un monde où la demande en protéines va croissant. Autre défi, les polluants chimiques ainsi que le sable et les poussières s’élèvent dans l’atmosphère depuis les continents et sont déposés par les fleuves dans les océans, ce qui modifie la composition chimique de l’eau de mer et endommage significativement les écosystèmes marins.

Le rôle de l’OMM

Depuis toujours, l’OMM attache une grande importance aux océans. L’entité qui l’a précédée, l’Organisation maritime internationale, a été créée suite à une conférence maritime internationale tenue en 1853, pour répondre à la nécessité d’obtenir des renseignements météorologiques permettant d’évaluer la sécurité de la navigation. Aujourd’hui, l’OMM est l'organisme des Nations Unies qui fait autorité s’agissant de l’état et de l’évolution de l’atmosphère, de son interaction avec les terres et les océans, du temps et du climat qu’elle engendre et de la répartition des ressources en eau qui en résulte.

Il est de plus en plus important de disposer en temps opportun d’informations fiables sur la sécurité maritime et côtière dans le monde en raison des répercussions toujours plus conséquentes des phénomènes météorologiques extrêmes et des changements climatiques ainsi que de l’augmentation de la population dans les zones côtières exposées de basse altitude. Les services et météorologiques nationaux et les chercheurs en prennent acte et s’attachent, sous l’égide de l’OMM, à surveiller systématiquement les océans, à modéliser leurs répercussions sur l’atmosphère et à offrir des services maritimes pour améliorer la gestion des zones côtières et la sécurité en mer.

Dans le domaine des services maritimes, l’OMM contribue à la réalisation de l'objectif de développement durable 14 en s’investissant activement dans le développement des capacités et le transfert de technologies afin d’améliorer la prestation de services. Nombre de pays ne disposent pas des capacités suffisantes pour émettre des alertes, mener des opérations de recherche et de sauvetage et intervenir en cas d’urgence, par exemple lors de marées noires ou de déversements de produits chimiques. L’OMM coordonne par ailleurs le partage de données et d’observations, la collaboration en matière de recherche, l’élaboration de normes techniques et la conception de services efficaces. Ainsi, l’OMM apporte une contribution significative à la sécurité humaine en mer et à la mise en valeur durable des océans.

Communiqué de l'OMM

[ODD2030-14]