Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a souligné lundi la « contribution essentielle » des acteurs non-étatiques dans la réalisation de l'Accord de Paris sur le changement climatique.
« Vous êtes l'épine dorsale du mouvement mondial qui a conduit à l'adoption de l'Accord de Paris en 2015 », a déclaré M. Guterres à l'adresse des différents acteurs non-étatiques de la lutte contre le changement climatique réunis lors d'un dialogue de haut-niveau au siège de l'ONU. « A Paris, nous avons fait face à un défi mondial. Maintenant, nous avons un défi encore plus important : susciter l'ambition et rester sur la bonne voie ».
Lors de cette rencontre organisée à la veille du débat général de l'Assemblée générale, le chef de l'ONU a rappelé des évidences : « les émissions (de gaz à effet de serre) diminuent, mais pas assez. La température augmente toujours. Nous en voyons les conséquences au quotidien. Nous comptons les coûts en termes de vies, de moyens de subsistance et d'économies endommagées ».
Depuis 2008, environ 20 millions de personnes sont déplacées chaque année en raison d'inondations, de tempêtes, de feux de forêts et de températures extrêmes. Beaucoup d'autres sont déplacées en raison de la sécheresse et de l'élévation du niveau de la mer.
« Le changement climatique n'est pas un problème lointain pour les générations futures », a prévenu M. Guterres. « Cela se passe ici, maintenant, et nous devons y faire face ». Selon lui, « les engagements pris dans le cadre de l'Accord de Paris, dans les contributions à l'échelon national, sont clairement insuffisants».
Les Etats seuls ne peuvent pas faire face au changement climatique
Pour le Secrétaire général, les gouvernements seuls ne peuvent pas gérer l'énormité de ce défi, « même lorsqu'ils le veulent, ce qui n'est pas toujours le cas », et il s'est félicité de la multiplication des initiatives dans le monde entier, citant l'exemple de l'industrie du transport qui œuvre à réduire son empreinte carbone à travers l'initiative 'Global Industry Alliance' et d'entreprises de téléphonie mobile au Kenya qui fournissent une énergie abordable dans des zones rurales isolées. Le chef de l'ONU a également évoqué des partenariats public-privé qui favorisent l'éclairage éco-énergétique dans des zones urbaines en Egypte.
Présent lors de cette réunion, l'ancien maire de New York, Michael Bloomberg, est à la tête de l'Alliance mondiale des maires pour construire des villes résilientes. « Je lui demanderai, en tant que mon Envoyé spécial, d'accélérer et d'approfondir le rôle des acteurs infranationaux dans la mise en œuvre de l'Accord de Paris en prévision du Sommet sur le climat de 2019 », a dit M. Guterres.
Lors de ce sommet, le chef de l'ONU a l'intention de forger des alliances encore plus étroites entre les gouvernements et les entreprises pour la mise en œuvre de l'Accord de Paris. Dès 2018, l'Etat américain de Californie accueillera un sommet de tous les acteurs non-étatiques.
Alors que la ville de New York accueille la semaine sur le climat, le chef de l'ONU a également salué l'engagement des investisseurs institutionnels dans la lutte contre le climat.
Des dizaines de milliards de dollars sont nécessaires pour mettre en œuvre les actions prévues par les pays. « Ni les gouvernements ni le mécanisme de financement public ne peuvent supporter ce coût », a prévenu M. Guterres.
Lors de la réunion, M. Guterres a fait part de trois pistes pour améliorer la lutte contre le changement climatique : accroître et approfondir le rôle des acteurs non-étatiques, éliminer les obstacles à la mobilisation des ressources financières tout en créant des projets finançables et intensifier les efforts dans les domaines à fort impact, tels que la technologie, le transport de l'énergie, la tarification du carbone et l'atténuation des risques.
Communiqué de l'ONU (899 hits)