Ce texte a été rédigé par Alix Ruhlmann, étudiante à la maîtrise en gestion de l’environnement à l’Université de Sherbrooke et membre de la délégation d’ENvironnement JEUnesse à la CdP-23 à Bonn.
« Si tu n’es pas idéaliste à vingt ans, c’est que tu n’as pas de cœur. Si tu l’es toujours à trente, c’est que tu n’as pas de tête » – Randolph Bourne, intellectuel américain
Tout le monde a déjà été jeune.
Tout le monde a déjà été idéaliste.
Depuis, beaucoup ont succombé à la vieillesse et au cynisme.
Ce n’était certainement pas le cynisme, le formalisme ou la modération qui brillaient dans les yeux des centaines de jeunes présents ce matin à la cérémonie d’ouverture de la 13e Conférence de la jeunesse pour les changements climatiques (COY 13, pour Conference of Youth en anglais).
Organisée pour la première fois en 2005 à Montréal, la COY est une conférence d’envergure internationale qui a désormais lieu chaque année juste avant la Conférence des parties, ou CdP (voir note 1). Cette année, à Bonn, pas loin de 1300 jeunes provenant de 144 pays ont échangé ensemble pendant une période intensive de trois jours.
Au rythme de discussions, de débats, de conférences et de rencontres enrichissantes, les participants issus de divers horizons incarnent l’idéalisme qui les fait vibrer. Ainsi réunis, ils approfondissent et développent leurs connaissances et leur compréhension des enjeux complexes, tant politiques, que sociaux et scientifiques, liés aux changements climatiques et à la CdP.
En effet, nombreux sont ceux qui iront par la suite assister, participer et faire entendre leur voix à la 23e CdP. Pour les autres, les acquis et contacts qu’ils auront développés durant ces trois jours stimulants leur permettront de devenir des acteurs clés à l’échelle de leur ville, de leur région ou de leur pays.
Les moments de rencontre comme les COY sont importantes dans le mouvement de lutte contre les changements climatiques, car ils permettent de mobiliser les jeunes et, en conséquent, de concentrer leur énergie vers la construction d’un futur plus vert.
Donner la chance à des jeunes de tous les pays de vivre de tels moments fait en sorte qu’ils pourront mettre en œuvre leurs idées, leurs opinions et leurs volontés dès à présent, avant qu’ils ne deviennent des « adultes » et perdent leur belle énergie. On ne peut en effet pas se permettre d’attendre que tous ces jeunes perdent leurs illusions et deviennent cyniques comme trop de jeunes l’ont fait avant eux. Perdre une telle opportunité n’est pas une option dans l’urgence qui caractérise la situation des changements climatiques !
Il faut profiter de la force, de la créativité et du momentum de la jeunesse.
Il faut lui donner les outils pour qu’elle puisse s’exprimer et s’impliquer.
Une reconnaissance de la part de l’ONU
Même l’ONU reconnait que la jeunesse est un atout incontournable dans les politiques du futur : les jeunes seraient « des ressources humaines dynamiques », comme l’affirmait récemment la Secrétaire exécutive des Nations Unies, Patricia Espinosa (ONU, 2017).
Alors que plusieurs décrient la lenteur avec laquelle nos politiciens mettent en place des politiques environnementales, il serait peut-être temps de laisser davantage de place aux jeunes ; ces jeunes qui porteront sur leurs épaules les conséquences des changements climatiques.
« Vous, [les jeunes,] êtes la [dernière] génération […] à pouvoir agir pour éviter les pires effets du changement climatique », déclarait Ban Ki-Moon devant l’Assemblée générale de l’ONU alors qu’il en était le Secrétaire général (ONU, 2015). La participation et l’inclusion des jeunes et de leurs idéaux aux débats nationaux et internationaux concernant les changements climatiques est indispensable.
Laissons la place aux jeunes, à leur idéalisme et à leur énergie ! N’oublions pas qu’ils ont aussi leur mot à dire lorsqu’il est question de la création du monde qui sera le leur demain !
ONU. 2015. « L’inclusion et la participation active des jeunes est essentielle au développement durable, selon l’ONU », [en ligne], (page consultée le 3 novembre 2017).
ONU. 2017. « L’ONU prépare les jeunes professionnels des pays en voie de développement à mener l’action climatique : Programmes de bourses de début de carrière à Bonn », [en ligne], (page consultée le 3 novembre 2011).
Note 1 : Rappelons que les Conférence des parties sont des rencontres internationales ayant lieu chaque année et qu’elles font partie du mécanisme de mise en œuvre de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changement Climatiques, signée en 1992 à Rio.
Crédit Photo : Page Facebook COY 13
L'initiative jeunesse de lutte contre les changements climatiques a pour objectif de sensibiliser les jeunes francophones aux changements climatiques. Elle permet également de faire connaître les actions et l’engagement de la jeunesse francophone pour lutter contre les changements climatiques sous la forme d’une série d’articles.
[IJLCC], [CdP23-climat]
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