Le 3 juillet dernier, dans la petite périphérie de Bruxelles, dans la commune de Schaerbeek, une espèce d’abeille a été observée pour la première fois en Belgique. Il s’agit de l’Anthidium Septemspinosum. Cette espèce d’abeille est très répandue dans le monde entier. Elle est présente d’Espagne au Japon, en passant par la Mongolie, la France ou la Russie, elle ne s’était toutefois jamais aventurée en Belgique. Cette découverte n’est que partiellement une surprise, puisqu’en 2019, la même espèce avait été entraperçue aux Pays-Bas. Malheureusement, l’apparition de l’Anthidium Septemspinosum en Belgique est un mauvais signe pour notre environnement.
Comme toutes les espèces, les abeilles ont besoin de réguler leur température interne. Leur système est complexe et varie fortement d’une espèce à une autre. Toutefois, il existe une constante chez toutes les espèces d’abeilles. Il s’agit de la température maximale que peut soutenir l’organisme, entre 45 et 50°C. A côté de cette température maximale de survie, les abeilles connaissent une autre température qui varie d’une espèce à une autre, la température optimale pour leur activité. En fonction du climat de leur environnement, les différentes espèces d’abeilles ont une température qui favorise leur activité. En conséquence, les abeilles ont des routines en fonction des saisons pour éviter de surchauffer et agir au moment où la température est optimale.
C’est ici que le changement climatique devient problématique pour les abeilles. Leurs routines ne tiennent plus. Aujourd’hui, les abeilles sont déréglées par ce changement climatique, ce qui conduit certaines à s’aventurer plus au nord, comme en Belgique pour tenter de retrouver un climat doté de température qu’elles connaissent. Or, l’abeille est le plus grand pollinisateur du monde. La reproduction de nombreuses espèces de plantes dépend de cet insecte. En conséquence, un comportement anormal de l’abeille se répercute sur la végétation, ce qui à son tour affecte les espèces animales.
Un autre pollinisateur qui est troublé par la hausse des températures, c’est le papillon. Les papillons sortent de leur chrysalide à la période de l’année où les fleurs éclosent. Or, l’augmentation de la température, fait émerger le papillon plus tôt, parfois quelques semaines avant que les fleurs nécessaires à sa subsistance n’éclosent. Ce phénomène est également vrai pour l’abeille. Celles-ci réduisent parfois leur activité en raison de fortes températures, et cela, alors que certaines fleurs viennent d’éclore et ont justement besoin d’être butinées pour se reproduire. Ainsi, de nombreuses espèces d’orchidées sont aujourd'hui en danger.
L’arrivée de l’Anthidium Septemspinosum en Belgique est donc un élément indicateur de la valse des pollinisateurs qui risque de se produire un peu partout dans le monde, migrant à la recherche de températures plus faibles. Les conséquences de ces migrations d’insecte sont à l’heure actuelle très difficilement prévisibles.