Jusquoù le silence des états africains, face à cette catastrophe humanitaire ?
Tous les jours des milliers de jeunes africains quittent le continent par vagues, dans des embarcations de fortune. Locéan Atlantique est devenu le cimetière de milliers démigrants africains qui sy noient en tentant de gagner les Canaries à partir de la Mauritanie. Ils laissent derrière eux familles, femmes, enfants pour se lancer dans une aventure, non seulement risquée, mais aussi incertaine. Avec dans leur poche quelques billets et avec pour passeport et visa, leur courage et leur détermination. Ils rêvent de leldorado, ce pays imaginaire où tous les problèmes trouvent leurs solutions. Ce pays qui leur fera des héros lorsquils reviendront au pays.
Mais à peine ils ont quitté la chaleur familiale, que les problèmes commencent. Certains y laisseront leur vie, dautres seront renvoyés chez eux et dautres encore, qui atteindront leur destination, savent que leur existence ny sera pas forcément plus facile. Mais en comparaison à ce quil rencontre dans leur pays comme difficultés économiques, politiques, sanitaires, linjustice sociale et la grande précarité, le sida qui continue ses ravages, la faim (200 millions dAfricains ont faim, car lAfrique demeure le continent le plus touché par la faim et la malnutrition) ; leau (malgré des réserves deau douce qui sont parmi les plus importantes du monde, plus de 450 millions dAfricains souffrent toujours du manque deau courante et potable) ; le chômage (les emplois sont rares et les salaires trop maigres), le jeu en vaut la chandelle.
Face à ce fléau, le silence des Etats africains est glacial. Pendant que Les chefs détat occidentaux se mobilisent pour trouver des solutions à ce problème, en Afrique cest un silence de cimetière. Même sil est vrai que les pleurs des familles éprouvées par la disparition dun membre de suite dun naufrage résonnent suffisamment fort, comme un son de cloches, pour signaler lurgence à agir. Au sein de lUnion Africaine où des regroupements sous régionaux, parlent de tout sauf des africains qui meurent tous les jours en traversant la Méditerranée. Un silence coupable, serait-on tenté de conclure. Car celui-ci informe à suffisance sur les vraies motivations des hommes politiques Africains. Du moins ! Où se situent donc les priorités des dirigeants Africains ? Et la société civile dans tout cela ! Elle est passive voir complice. Car en dehors de quelques phrases qui ont très vite fait de disparaitre après que les lumières soient éteintes et les cameras parties, on n’a vraiment pas de véritables initiatives de lobbying ou encore de plaidoyer pour trouver une solution à ce problème.
A mesure que les jours passent, lampleur de ce quil est désormais convenu dappeler la tragédie de la méditerranée, se révèle, à la fois horrible et insoutenable. La jeunesse africaine si ingénieuse avec ces bras si forts, disparait dans les abîmes dune mer qui dicte sa loi. Une prise de conscience africaine accompagnée de mesures fortes permettant aux jeunes gens de sen sortir dans leur pays respectif est appelée de toutes nos voeux. De véritables curricula déducation à la citoyenneté doivent être inscrits dans les programmes scolaires et universitaires pour amener les jeunes plutôt quà partir vers linconnu, à rester pour se frayer un chemin dans nos pays afin de contribuer au développement de notre milieu.
Par Agnès Béatrice BIKOKO et Paul OMBIONO