Ce dispositif, en développement depuis quelques années en RDC, est destiné à équiper les ménages de panneaux photovoltaïques. Il est présenté comme une source d’électricité dans des secteurs peu ou pas desservis. Il faut effectivement rappeler que la RDC est l’un des pays avec un taux d’accès à l’électricité les plus faibles de la planète, qui varie de 8 à 20% selon les sources et la prise en compte du délestage.
Le kit « de base » se compose d’un panneau photovoltaïque, d’une batterie associée, des éléments de raccordement, et des équipements électriques économes en énergie : chargeurs USB pour téléphones, ampoules leds, et poste radio. Les consommations courantes couvertes par ces kits sont donc principalement l’éclairage et le rechargement des téléphones. Des formules plus complètes permettent le raccordement d’un téléviseur, les plus élaborées sont aussi dimensionnées pour l’alimentation d’un réfrigérateur et/ou un congélateur.
La formule tarifaire de base se compose des frais de souscription (environ 50$) associés à un abonnement mensuel (une 15aine de dollars). Elle comprend la fourniture et l’installation du kit et sa maintenance.
La principale question semble être le rapport intérêt/cout de ce dispositif. Dans un pays où le revenu moyen par habitant est de 457$/an (selon les données de la Banque mondiale pour 2017), un ménage peut-il dépenser plus de 150$/an pour s’éclairer et recharger son téléphone ? D’un autre côté, comment peut-on estimer les pertes sociales et économiques liées à la difficulté de communiquer et/ou de profiter de quelques heures supplémentaires pour prolonger sa journée de travail ?
Le fait est que les prestataires et les offres se multiplient, toutefois le marché semble difficilement décoller.
Il semblerait toutefois que, compte tenu des contraintes géographiques liées à la garantie d’entretien, mais aussi du niveau de ressources financières nécessaires, le « kit énergie » bénéficie à une population urbaine, potentiellement déjà desservie par le réseau public. Dans ce cas, elle se présente comme une solution de secours pour pallier aux coupures liées aux délestages ou aux pannes, ou comme une solution d’économies potentielles sur la facture d’électricité ou de fioul (pour un générateur). Lors d’une conférence à la Semaine Française de 2019, une des sociétés qui commercialisent ce produit confirmait que la majorité de sa clientèle se situait en banlieue de grands centres urbains. Ces quartiers sont desservis par le réseau du fournisseur national d’électricité, mais la continuité de service est encore moins garantie que dans les quartiers les plus riches (ou les habitants ont aussi un générateur).
Le kit solaire se présente donc comme une source d’électricité secondaire peu contraignante, économique et écologique pour des utilisateurs qui ont les moyens d’investir pour garantir des prestations d’éclairage et de télécommunications. Il faudra envisager probablement une autre formule pour les populations éloignées du réseau de desserte, que ce soit d’un point de vue géographique ou économique.
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