Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des peuples autochtones, le 9 août 2020, sous le thème : ‘’Covid-19 et la résilience des populations autochtones’’, l’association Chantier d’Appui, de Loisirs et de Bricolage des Lapinos (CALBRIL), présidée par Cécile Manzoua, a organisé une série d’activités, du 12 juin au 9 août 2020 à Kribi. C’était en faveur du projet ‘’Lutte contre la Covid-19 chez les populations autochtones de l’Océan (sud-Cameroun), soutenu par le Fonds canadien d’initiatives locales, représenté à l’occasion par David Adjama.
Durant pratiquement les deux mois d'activités, CALBRIL, sous la conduite de sa présidente a procédé à : la formation d'agents (09 femmes et 01 homme) de santé communautaire sur les mesures barrières contre la Covid-19 prescrites par le gouvernement et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la reconnaissance des signes et des symptômes de la Covid-19 ; la formation des pygmées en fabrication des masques de protection en tissu et à partir du matériel de récupération ; la formation en fabrication du savon de ménage pour la désinfection des mains ; la sensibilisation dans les campements Bagyéli de Kribi ; la construction et rétrocession de 04 puits à ces populations autochtones.
Visiblement satisfaite des résultats de cette récente activité à caractère socio-sanitaire et humaniste, axée sur la résilience des Bagyéli de Kribi à la Covid-19, Mme Manzoa explique : «En effet j ai pensé que pour assurer la pérennité du projet, le comité de veille qui a été formé devrait être soutenu par tous afin que la lutte contre Covid-19 soit effective en milieu de ces populations autochtones…».
Et la fille Bagyéli, Thérèse Ngouandé, d’exprimer son vœu de voir continuer cette belle initiative en leur faveur. «Nous souhaitons que le travail commencé ne s’arrête pas en si bon chemin. Car, nous avons besoin d’être accompagnés, non pas avec la nourriture et de la boisson, mais avec ce genre d’actions afin qu'on sorte de notre situation de paresse. Nous aussi, nous souhaitons vivement devenir émergents avec nos concitoyens», a-t-elle déclaré.
D’après les données des Nations Unies disponibles, les peuples autochtones représentent 476 millions de personnes réparties dans 90 pays. Plus de 86% de ces populations travaillent dans l’économie informelle, contre 66% des non autochtones. Ces populations minoritaires sont près de trois fois plus exposés à la pauvreté extrême que les autres peuples. Dans le monde, 47% des populations autochtones actives n’ont pas fait d’études, contre 17% des non autochtones.
Au Cameroun, on rencontre deux principaux groupes de peuples autochtones: les peuples autochtones des forêts (Baka, Bagyéli, Bakola et Bedzang, communément appelés «pygmées»). Ils sont des chasseurs-cueilleurs et vivent dans les régions boisées du Sud, du Centre et de l’Est. À côté de ceux-ci, il y a des peuples autochtones pastoraux, appelés les Mbororo. Ils sont beaucoup plus basés dans les régions du Nord, de l’Extrême-Nord et de l’Adamaoua, du Nord-Ouest et de l’Est. Très minoritaire encore, il y a les communautés montagnardes de Kirdi, dans les montagnes de la région de l’Extrême-Nord et du Nord.