L’Organisation des Nations unies pour le Développement industriel (ONUDI) expérimente depuis quelques années le créneau de la petite hydroélectricité pour diversifier le mix énergétique du Cameroun. La petite hydroélectricité renvoie à la réalisation de petites centrales hydroélectriques dont la capacité installée est inférieure à cinq mégawatts. La validation le 27 juillet 2020 à Yaoundé des avant-projets détaillés (APD) des études de production d’électricité à base de petite hydroélectricité sur les rivières La Dibombé à Manjo (département du Moungo, région du Littoral) et La Mouankeu à Bafang (département du Haut-Nkam, région de l’Ouest), en est la parfaite illustration. Le potentiel de ces deux rivières est de huit mégawatts, soit 4,6 mégawatts pour La Dibombé et 3,4 mégawatts pour La Mouankeu.
Selon le coordonnateur national du projet ONUDI-FEM, Francis Nzukou Djoughem, ce projet de démonstration vise d’une part à aider le gouvernement camerounais à combler les lacunes en matière de demande et d’approvisionnement en électricité. D’autre part, il est aussi question d’améliorer l’accès à l’énergie dans les zones rurales grâce à la promotion de sources d’énergies renouvelables, afin que les activités productives (moulin à écraser, unité artisanale de transformation d’huile de palme, etc.) n’utilisent plus du diesel, mais soient connectées directement à l’énergie électrique.
Plus d’une centaine de sites à valoriser
« En travaillant sur toute la chaîne de valeurs de la petite hydroélectricité, on permet que le mix énergétique surtout en termes d’énergies renouvelables au Cameroun, soit attient. Il est question d’aider le pays à atteindre ses objectifs par exemple dans la contribution déterminée au niveau national, où le Cameroun vise un objectif de 25% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique, dont 11% de petite hydroélectricité à l’horizon 2035 », explique Francis Nzukou Djoughem.
A côté de l’activité d’évaluation du potentiel existant en matière de petite hydroélectricité, l’ONUDI met également un accent sur la formation afin de transférer la technologie. A ce titre, Plus de 50 ingénieurs camerounais ont déjà été formés sur les aspects théoriques et pratiques. Un centre sur la petite hydroélectricité équipé par l’organisation onusienne a été mis en place à Polytech Yaoundé. L’idée est de constituer une masse critique en termes de main-d’œuvre qualifiée au niveau national, capable de faire le dimensionnement et l’installation de petites centrales hydroélectriques.
Le Cameroun dispose de plus d’une centaine de sites où l’on peut développer la petite hydroélectricité dans quasiment toutes les régions, hormis celle de l’Extrême-Nord. Le potentiel en termes de capacité de la petite hydroélectricité est de 600 mégawatts. A peine deux mégawatts sont développés.