A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes célébrée le 8 mars 2024, le Réseau panafricain des journalistes pour le WASH (eau, assainissement et hygiène) a marqué un temps d’arrêt, pour évaluer le chemin parcouru depuis la Résolution 32/142 du 16 décembre 1977 des Nations Unies qui institue cette journée. « Les activités organisées autour de cette journée au-delà du caractère festif avec des défilés, portent en général sur le besoin de créer les conditions favorables au plein épanouissement de la femme et sa participation à la vie de l’humanité. C’est également un temps d’arrêt pour le bilan en matière d’égalité de chance homme-femme dans les différents pays », a indiqué Nadège Christelle Bowa, journaliste scientifique par ailleurs présidente du Réseau panafricain des journalistes pour le WASH.
En décidant de regarder le « verre à moitié plein », le Réseau relève des avancées « notoires » depuis les premières revendications qui ont conduit à l’institution de cette journée avec les objectifs qu’on lui connaît aujourd’hui. « Des concepts se sont succédés pour donner une valeur certaine aux femmes, qu’on retrouve de plus en plus dans des secteurs d’activités inimaginables il y a quelques années encore, dans des cercles de prises de décision, etc. », précise la présidente du Réseau. Toutefois, l’organisation reconnaît que le nombre reste faible.
« Nous refusons de retourner en arrière pour relever les batailles qui ont permis aux femmes d’accéder à un standard mieux une sphère jadis réservée à la gent masculine pour la simple raison que les défis ne sont pas épuisés ! Si beaucoup à force d’arguments et de sensibilisation commencent à avoir une perception différente du rôle de la femme dans le développement d’une nation, d’une société, en commençant par le cercle familial, il n’en demeure pas moins que la tâche reste ardue. Dans ce sens qu’au-delà du dire, il y a le faire », poursuit Nadège Christelle Bowa. D’où la nécessité de disposer des moyens, aussi modestes soient-ils, pour un impact véritable.
« Les femmes regorgent de solutions qui ne demandent qu’à éclore »
Relativement au thème de l’édition 2024, « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme », le Réseau panafricain des journalistes pour le WASH est péremptoire sur un fait : la situation humanitaire dans plusieurs pays en raison des conflits, l’instabilité économique et les bouleversements climatique touchent davantage les femmes. Contrairement aux années antérieures, les femmes sont davantage conscientes qu’elles peuvent contribuer efficacement à l’avènement d’un monde meilleur. « Elles regorgent de solutions qui ne demandent qu’à éclore », exprime avec optimisme Mme Bowa. Même si elle avoue que, la plupart du temps, les femmes font face à un obstacle majeur : l’investissement en faveur de leur autonomisation. « Il n’est point question pour nous de parler d’une égalité de sexe. L’homme et la femme ne seront jamais égaux. Les dés sont pipés déjà sur le plan physiologique. En tant que femme, on a des réalités que les hommes n’ont pas ! vice-versa ! », relève notre interlocutrice.
L’égalité à laquelle le Réseau fait allusion est davantage une égalité en termes de droit : Le droit d’accès à une éducation de qualité, le droit d’accès au financement pour la mise en œuvre des projets ou start-ups portés par des femmes et bien d’autres droits comme celui de l’accès à la terre. Pour ce dernier cas, la mayonnaise tarde à prendre, apprend-t-on. Quand les législations existent, elles sont certes « asexuées », mais la plupart du temps, elles « bug », faute de suivi ou en raison d’un suivi très peu rigoureux. Le thème de l’édition 2024 est donc évocateur, dans la mesure où il invite à sortir des traditionnelles sessions scientifiques, des colloques, des panels…organisés en cette occasion pour se mettre en action et pour implémenter les résolutions et autres recommandations qui en découlent.
Et, malgré les avancées, il faut aller plus vite au risque de perdre les acquis. « Tout doit être pensé dans une perspective genre, c’est-à-dire en intégrant plus que par le passé, les spécificités. La journée internationale de la femme donne l’occasion de célébrer la femme, ses réalisations économiques, politiques et sociales », souligne Nadège Christelle Bowa. Non sans ajouter que, célébrer la femme, c’est aussi investir en elle pour le bien de tous. Ce n’est plus une option, mais une nécessité impérieuse, conclut-elle.
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