À l’appui de la revue de littérature, des interprétations et analyses des données d’entretiens et observations sur le terrain, Pierre Amougou, auteur du mémoire de recherche pour l’obtention du master 2 en Coopération internationale, Action humanitaire et Développement durable (CA2D) à l’Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) en partenariat avec l’Université Ca Foscari de Venise (Italie), déduit que les chutes de la Lobé sont un site qui reflète une relation spirituelle particulière des populations riveraines avec l’environnement direct du site à classer dans le patrimoine de l’Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture (UNESCO).
Pour protéger ainsi durablement ce patrimoine naturel (aquatique) tributaire de la promotion de l’interculturalité et de la valorisation du patrimoine culturel, cadre des pratiques cosmogoniques des populations locales, 10 recommandations sont formulées dans la publication intitulée : « Perspective de classement des chutes de la Lobé au patrimoine mondial » et publiée depuis quelque temps par les Éditions Universitaires Européennes (EUE). À savoir :
1- Intégrer la dimension culturelle de l’eau et de la forêt des peuples de la Lobé dans les projets de développement local ;
2- Préserver la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du paysage culturel et naturel ;
3- Concilier culture et tourisme durable ;
4- Pérenniser les savoirs, savoir-faire et valeurs culturelles locales
5- Interculturaliser la diversité créatrice ;
6- Concilier protection de l’environnement et sauvegarde du patrimoine immatériel ;
7- Proposer le patrimoine immatériel au Comité intergouvernemental ;
8- Renforcer les capacités managériales et techniques des populations ;
9- Promouvoir la gastronomie locale ;
10- Élaborer un Agenda 21 de la culture (A21C) du paysage des chutes la Lobé.
Pour mémoire, Lobé qui a son embouchure dans l’océan Atlantique présente un phénomène manifestement unique dans le monde. Ce cours d’eau (douce) qui prend sa source dans le massif du Ntem, traverse la forêt du département de l’Océan (sud-Cameroun) pour se jeter directement dans la mer (eau salée), sous forme de cascades dont la hauteur varie en fonction des saisons.