Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque mondiale a approuvé aujourd’hui un crédit de l’Association internationale de développement (IDA) d’un montant de 50 millions de dollars destiné à aider le Bénin à développer sa filière tourisme, deuxième source nationale de rentrées de devises et troisième employeur après l’agriculture et le commerce. Il contribuera à réduire la vulnérabilité de l’économie béninoise, fortement dépendante du commerce informel avec le Nigéria et du secteur coton.
Le nouveau Projet de compétitivité et de tourisme transfrontalier (PCTT) vient appuyer les grands axes de la stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté du Bénin, à savoir la croissance et la redistribution, et est totalement en phase avec le double objectif que s’est fixé le Groupe de la Banque mondiale de mettre fin à la pauvreté et de stimuler une prospérité partagée. En contribuant à développer le tourisme transfrontalier et les investissements privés dans les grandes destinations touristiques béninoises sélectionnées (principalement Abomey-Calavi, Cotonou, Ouidah) et leurs chaînes de valeur, le projet aidera plus d’un millier d’entreprises de tourisme locales (dont 20 % sont dirigées par des femmes) à développer leurs opportunités économiques et créer des emplois.
« Le Bénin possède un avantage comparatif naturel et réunit d’importantes conditions préalables à un développement réussi du tourisme, notamment des atouts naturels et culturels endogènes concentrés autour d’une région littorale compacte et proches d’importants marchés sources potentiels », a expliqué Pierre Laporte, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Togo. « Si l’on s’emploie à exploiter ce potentiel, la contribution directe du tourisme au PIB du pays pourrait atteindre les 30 % et générer 30 000 nouveaux emplois selon les estimations » a-t-il ajouté.
Le développement du tourisme au Bénin est freiné notamment par le fait que beaucoup d’opérateurs privés du secteur n’ont pas les capacités minimales nécessaires pour demander des prêts, et que les banques sont peu intéressées par ce type de prêts. Le Projet de compétitivité et de tourisme transfrontalier du Bénin va inciter davantage les institutions financières à prêter et à soutenir les micro, petites et moyennes entreprises (MPME) liées au tourisme : « Par le biais d’un mécanisme commun de partage des risques, la Banque mondiale et la Société financière internationale (IFC) encourageront les banques commerciales privées et les autres intermédiaires financiers à desservir un nouvel ensemble de MPME, en atténuant une partie des risques de crédit par une couverture au premier risque », a précisé Pierre Laporte.
Le projet sera exécuté sur une période de 5 ans, de 2016 à 2021. Il appuiera la mise en œuvre de la politique du Bénin en matière de tourisme pour 2013-2025 qui a pour objectif de : (i) élargir et améliorer l’offre touristique en modernisant les sites et les infrastructures et en relevant le niveau de qualifications et la qualité des services ; (ii) promouvoir le tourisme par des actions de marketing, une stratégie de marque et le développement de l’écotourisme ; et (iii) renforcer les capacités managériales et sectorielles, en améliorant les cadres institutionnel, législatif et réglementaire, les statistiques et les sources de financement du secteur.
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