En 2018, un état alarmant de la situation en eau en Afrique est dressé. Le constat est brutal. Selon "l'Africa sustainable development report 2018", « Le taux de personnes ayant accès à l’eau potable de base et sécurisée n’est passé que de 17,9% à 23,7% en Afrique subsaharienne depuis 2000 ». Malgré les investissements conséquents dans de nombreux pays depuis plusieurs années, certaines régions d’Afrique ont soif, très soif.
Résultat d’une gestion des ressources défaillantes, le continent africain peine à assurer de l’eau potable pour tous. De nombreuses causes subsistent, parmi elles la pollution et la surexploitation des ressources en eau, mais aussi un investissement trop faible dans les solutions de traitement et d’acheminement des eaux. Dans un contexte de croissance et d’augmentation des populations, « l’or bleu » devient un enjeu majeur, dont la survie de nombreuses personnes dépend.
En effet, les populations n’ayant pas accès à l’eau potable sont pour la plupart victimes de maladies d'origine hydrique. Conséquences notables pour les pays concernés : un frein au développement. Les populations en besoin, dans leur quête d’eau, n’arrivent pas tous à consacrer leur temps au développement du pays.
Face à ces problèmes, de nombreux acteurs travaillent et s’engagent au quotidien afin d’améliorer les conditions de vie des populations. Sur le plan local, des initiatives font la différence. C’est récemment au Mali que de nouvelles solutions de traitement des eaux ont pu être testées, avec des résultats concrets. Inventé par des étudiants de l’Institut Polytechnique Rural de Katibougou, le dispositif « SchmutzdeckEau » pourrait bien améliorer les conditions d’accès à l’eau dans la région.
Le principe mis en exergue dans cette innovation est la filtration lente de l’eau sur sable (FLS) elle « permet aux matières en suspension […] et autres contaminants dans l’eau brute, de s’accumuler sur la partie superficielle du lit de sable, pendant la filtration pour former une couche biologique. Cette couche est composée d’un cocktail de saletés appelée schmutzdecke, reconnue pour être essentielle dans l’enlèvement des différents contaminants contenus dans l’eau. » (voir source JSTM)
Réalisé essentiellement avec des matériaux locaux, nul besoin d’utiliser des produits chimiques ou d’avoir de la main d’œuvre hautement qualifiée. Les étudiants insistent également sur le fait de contribuer à l’atteinte de l’Objectif de Développement Durable n°6 : accès universel à l’eau potable pour tous.
Au niveau des coûts, l’installation d’un prototype avoisine les 350 000 CFA (près de 530€), et permet de produire 200 litres d’eau potable en seulement 6 heures. En Afrique de l’Ouest, la consommation d’eau moyenne journalière par habitant avoisine les 20L. C’est aussi une préconisation de l’OMS qui précise que cette quantité est un minimum vital. Ainsi, ce système pourrait couvrir les besoins vitaux en eau de près d’une dizaine de personnes en 6 heures de filtration.
L’innovation, qui a fait ses preuves tant par son efficacité que son ingéniosité, a permis aux jeunes inventeurs d’être cité parmi les meilleurs projets de Mali startup, concours organisé par le ministère Malien de l’économie numérique et de la communication.
[MOGED]
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