Riche d’une faune et d’une flore exceptionnelles, de paysages légendaires et d’un patrimoine culturel varié, l’Afrique offre un potentiel touristique encore largement inexploité.
Représentant plus de 15 % de la population mondiale, le continent n’attire pour l’heure qu’une portion congrue des touristes dans le monde. Il a accueilli sur son sol 65,3 millions de touristes en 2014, soit 5,8 % des déplacements touristiques dans le monde. À comparer aux 17,4 millions d’arrivées de touristes internationaux enregistrées en 1990 sur le continent, la performance du secteur a été quasi multipliée par quatre en moins de quinze ans. C’est dire la marge de progression, surtout que l’hôtellerie est en plein développement.
En termes de recettes, l’Afrique a engrangé 43,6 milliards de dollars EU en 2014, représentant 3,5 % des recettes enregistrées à l’échelle mondiale.
Le tourisme, moteur de croissance
Générant revenus et emplois, le tourisme peut être moteur de croissance et de développement. En 2014, le secteur concentrait 8,7 millions d’emplois en Afrique, 500 000 de plus que l’année précédente.
Depuis quelques années, la Banque africaine de développement publie un rapport annuel en anglais dédié au secteur, intitulé Africa Tourism Monitor. Fruit d’un travail conjoint de la BAD, de la Maison de l’Afrique de l’Université de New York et de l’organisation “Africa Travel Association” (ATA), la troisième et dernière édition, parue en janvier 2016, avait pour thème « Libérer le potentiel touristique de l’Afrique ». L’édition 2016 est en cours de finalisation. La Banque a également mis sur pied un portail de données dédié au tourisme en Afrique élaboré avec d’autres partenaires, à l’instar de l’Indice d’ouverture sur les visas en Afrique, qui mesure le degré d’ouverture des visas sur le continent – un critère important pour la mobilité des touristes notamment.
Développer les infrastructures et la coopération régionale
Infrastructures et services de transports restent le talon d’Achille de la croissance du secteur du tourisme : « Voyager sur le continent africain en se fait pas toujours sans heurt », est-il noté dans l’édition 2015 de l’Africa Tourism Monitor. Il s’avère plus compliqué – et plus onéreux – de voyager à travers le continent, que de s’y rendre depuis l’Europe, l’Amérique du Nord ou l’Asie. Des politiques incitatives dédiées restent à mettre en place, outre renforcer la coopération régionale.
Sur le terrain, le travail de la Banque sert aussi les intérêts d’un tourisme dynamique, pourvoyeur de revenus et de croissance inclusive. Quand elle finance et construit des routes, des aéroports et autres infrastructures. Mais aussi lorsque la BAD met tout en œuvre pour s’assurer que les communautés alentours sont impliquées et associées aux projets pour mieux se les approprier et les valoriser par la suite.
Concilier tourisme et développement durables
En novembre 2016, lors de la COP22 à Marrakech, une Charte africaine du tourisme durable et responsable a vu le jour sous les auspices du Maroc et de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), signée par une vingtaine de pays du continent.
Les objectifs d’un tourisme responsable et durable s’inscrivent dans la droite ligne des Cinq grandes priorités de la BAD en matière de développement sur le continent.
Par ailleurs, trois des Objectifs de développement durables (ODD) à l’horizon 2030, adoptés en septembre 2015, ciblent le tourisme : l’ODD 8, « Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous » ; l’ODD 12, « Établir des modes de consommation et de production durables » ; et l’ODD 14, « Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable ».
Communiqué de la BAD (916 hits)