Les experts du domaine des services d’informations sur le climat et d’autres domaines connexes du continent ont unanimement convenu ce mardi que les avantages socio-économiques des SIC sont nécessaires pour la réduction des risques de catastrophe (DRR), en particulier pour ce qui est de soutenir les mesures entreprises par l’Afrique contre le changement climatique.
Les experts participant à un atelier de validation de deux jours sur l’analyse et la validation des avantages socio-économiques des SIC pour la réduction des catastrophes concluent que les services d’informations sur le climat ont des avantages socioéconomiques utiles pour réduire les risques de catastrophe.
Ils font remarquer que le développement durable de l’Afrique est menacé compte tenu de l’absence de systèmes d’observation du climat solides, d’autant plus que les principaux secteurs économiques du continent sont très vulnérables aux impacts de la variabilité et du changement climatiques.
Dans ses remarques liminaires, M. James Murombedzi, Responsable du Centre africain sur la politique en matière de climat (CAPC), indique que l’Afrique est vulnérable aux perturbations du changement climatique mais qu’elle dispose le moins de capacités à l’épreuve du climat et d’intervention aux urgences.
« Les économies africaines dépendent de domaines liés au changement climatique comme l’agriculture et ont besoin de Services d’informations sur le climat pertinents et opportuns qui peuvent être traduits en outils décisionnels pour budgétiser les perturbations climatiques », déclare-t-il.
Il exhorte les participants à proposer des incitations qui puissent être utilisées pour convaincre les décideurs politiques d’investir dans les Services d’informations sur le climat.
« Les Services d’informations sur le climat et les experts en matière de réduction des risques de catastrophe doivent trouver des systèmes afin de promouvoir l’investissement dans les SIC et d’attirer les budgets des gouvernements. Nous savons que chaque dollar investi dans les SIC est rentable. Cela nous aidera à relever les défis associés aux pertes et dommages causés par les perturbations climatiques », dit M. Murombedzi.
D’autres intervenants approuvent M. Murombedzi et disent que pour que l’Afrique réalise tout son potentiel, les gouvernements doivent mettre de côté des ressources importantes dans le but de relever les défis des catastrophes liées au climat.
M. Bradwell Garanganga du CAPC note qu’au moins 60 milliards de dollars perdus dans les économies mondiales à cause des impacts du changement climatique peuvent être économisés et dirigés vers d’autres projets de développement si les gouvernements investissent dans les Services d’informations sur le climat.
« Nous devons traiter d’urgence cette question car les pertes économiques occasionnées par les catastrophes naturelles ont augmenté 15 fois depuis les années 1950 », mentionne M. Garanganga.
M. Garanganga et M. Georg Pallaske ont ensuite présenté aux participants le cadre des avantages socio-économiques mis au point par la CEA, qui peut être adopté et adapté aux besoins des pays africains.
Parmi les caractéristiques du modèle des retombées socioéconomiques, figurent les Services d’informations sur le climat et leur utilité dans la Réduction des risques de catastrophe, la prévision, la vérification et les attributs, la collecte et la gestion des données.
Recommandations
Les participants ont recommandé que le modèle soit modifié pour inclure la préparation, l’atténuation, l’intervention et la gestion post-catastrophe.
M. Laban Ogallo, de l’Université de Nairobi, déclare que les gouvernements africains doivent renforcer les capacités des services météorologiques pour collecter, analyser et diffuser les Services d’informations sur le climat et renforcer les capacités des utilisateurs finaux.
Il encourage les experts à montrer clairement le lien entre la CEI et la gestion des risques de catastrophe.
M. Frank Rutabingwa des Services d’informations météorologiques et climatologiques pour l’Afrique (WISER) et le CAPC soulignent la nécessité de partenariats avec des organismes régionaux tels que la Communauté d’Afrique de l’Est, la Communauté de développement de l’Afrique australe et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest parmi d’autres pour vulgariser le modèle.
« Nous devons travailler avec tous les partenaires dans ce domaine, y compris les organismes régionaux, les organismes statistiques, les universités pour montrer aux décideurs qu’il y a un bon rapport qualité-prix afin que des investissements soient faits pour le développement et le bien-être de l’humanité », informe M. Rutabingwa.
M. Nyenzi Buruhani, Consultant tanzanien sur les questions de climat, indique que les SIC doivent être diffusés en temps opportun et atteindre les utilisateurs finaux.
« Les SIC doivent être présentés dans un langage qui attire les décideurs, simples et compréhensibles », déclare-t-il.
M. Allan Mungai, Coordonnateur de WISER pour l’Afrique de l’Est, propose que le modèle comprenne également l’assurance pour les agriculteurs et les secteurs tels que le tourisme, les mines, l’énergie et les petites nations insulaires.
M. Cush Ngonzo, Directeur du Collège de Santé de Kenge (ISTM -MRP) en République démocratique du Congo, fait savoir que le modèle doit être capable de projeter l’impact des catastrophes pour les 10, 15 ou 20 prochaines années.
« Notre modèle doit être capable d’estimer les pertes et de filtrer les mesures d’intervention. Les avantages socio-économiques du modèle CIS-DRR doivent être faits sur mesure, amélioré et adapté à chaque pays. Les bons modèles doivent faire bon usage des données disponibles, parfois remontant à des décennies », informent M. Luwesi.
À la fin de la réunion, les experts ont promis de faire de leur mieux dans leur propre pays pour convaincre les législateurs des avantages d’investir dans les Services d’informations sur le climat qui consiste à rassembler, analyser, conditionner et diffuser des données climatiques sur des variables telles que la température, les précipitations, le vent, l’humidité du sol, les conditions océaniques et les indicateurs météorologiques extrêmes.
Communiqué de l'ONU (663 hits)