La terre a été utilisée comme matériau de construction dans tous les continents et dans tous les âges, en grande partie en raison de sa polyvalence et de sa large disponibilité. C'est l'un des plus anciens matériaux de construction au monde. L'utilisation de la terre sur site comme matériau de construction permet d'économiser des coûts de fabrication, du temps, de l’énergie, de réduire la pollution de l'environnement et les frais de transport. À la suite de l'opération Murambatsvina, une campagne de nettoyage menée en 2005 au Zimbabwe, le pourcentage de squatteurs a augmenté. Une solution doit être trouvée pour fournir des logements durables à faible coût et écologiques pour ces squatteurs et qui préserveront l’environnement pour les générations futures, tout en répondant aux besoins actuels en termes de logement.
Dans cette optique, la terre crue est un matériau de construction alternatif au béton et peut également être utilisée dans la construction des villes au Zimbabwe, ce qui est nettement moins cher que l’utilisation de briques conventionnelles et aussi nettement moins polluant que le béton. Il y a par ailleurs une crise du logement urbain dans la plupart des pays du tiers monde. Ceci est largement attribuable au processus d'urbanisation rapide dans la plupart des pays en développement. La population urbaine du Zimbabwe a pratiquement triplé depuis les 30 dernières années et la majorité des autorités locales urbaines et des gouvernements centraux avaient et n'ont pas de quoi fournir un abri à une importante population permanente, ce qui crée ainsi un décalage entre l'offre et la demande du logement urbain.
Selon UN Habitat (1996), la pénurie de logements dans les villes africaines varie de 33% à 90%. Pour répondre aux besoins de logement, de nombreuses personnes ont eu recours à la location de cabanes dans des arrière-cours et squats sur des terres illégales. Les gens résident souvent dans des regroupements de squatteurs, où il n'y a pas de dispositions pour les services sociaux et les services publics. UN Habitat estime également qu'environ 60% de la population africaine réside dans les bidonvilles, ce qui fait que la majeure partie de l’urbanisation en Afrique prend très rapidement des formes incontrôlées.
Ainsi, par la promotion de la terre en tant que matériau alternatif abordable pour le logement devrait permettre un meilleur accès au logement et une réduction de la pauvreté par l’accès à l’emploi, notamment dans le domaine de la construction, qu’elle permettrait. Les expériences et la pratique de l'utilisation de la construction en terre seront empruntées à d'autres sociétés et pays et pour promouvoir un nouveau style d'architecture et redynamiser l’urbanisation dans le pays.
Par ailleurs, les avantages de la terre sont nombreux, par rapport aux autres matériaux de construction manufacturés. En effet, la terre se trouve directement dans la nature et le recours à une source d’énergie artificielle reste donc faible. De plus, les murs ainsi construits sont parfaitement résistants et naturellement isolants et sont dotés d’une résistance solaire passive grâce à l’isolation naturelle produite par la terre. Ces projets de logements sociaux pourraient cependant réussir ou échouer en fonction du niveau de participation communautaire de l'individu et la communauté dans son ensemble.
Source Illustration: Joshua van der Schyff, Unsplash, 28 Novembre 2019
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