Les fabricants américains vont produire des véhicules moins gloutons et plus propres
(Le soutien du gouvernement et les partenariats sont la clé du succès.) (786)
Par Andrzej Zwaniecki Rédacteur
Cet article s'inscrit dans une série sur les automobiles de l'avenir.
Washington - Selon les patrons de l'industrie automobile et les experts, les fabricants automobiles américains sont prêts à produire des voitures plus économes en carburant et plus respectueuses de l'environnement avec le soutien du gouvernement et la coopération des industries connexes.
Ils ajoutent que les obstacles techniques, bien que réels, ne sont pas insurmontables.
La Loi de 2007 sur l'indépendance énergétique et la sécurité fixe une norme nationale de consommation de carburant de 35 miles par gallon (6,7 litres aux 100 kilomètres) d'ici à 2020, soit une amélioration de 40 % par rapport à la norme en vigueur, et dispose que les fabricants de carburant devront produire au moins 36 milliards de gallons (136 milliards de litres) de biocarburants par an d'ici à 2023, soit sept fois plus qu'en 2006.
Selon Reginald Modlin, de Chrysler LLC, pour atteindre l'objectif de consommation ainsi fixé, il va falloir améliorer les moteurs à combustion interne, produire en masse des véhicules multicarburants et que le marché accepte à grande échelle les possibilités de branchement sur secteur.
Les véhicules multicarburants consomment un mélange d'essence et d'éthanol connu sous le sigle E85. À terme, les véhicules électriques fonctionneront uniquement grâce à l'électricité de leurs accumulateurs qui pourront être rechargés par branchement externe sur secteur.
La réussite de la commercialisation de la voiture électrique, que M. Modlin considère comme essentielle pour respecter les normes de consommation de carburant, dépendra de l'importance des progrès techniques notamment au plan de l'extension de la durée de vie et de la réduction du temps de recharge des accumulateurs.
Les fabricants d'automobiles ne laissent planer aucun doute sur le fait qu'ils s'attendent à un soutien plus important du gouvernement pendant la période de transition. Jon Lauckner, un des vice-présidents de la General Motors Company, a déclaré au Service d'information du département d'État que les fabricants souhaiteraient que le gouvernement consacre plus de fonds à la recherche et au développement, encourage l'expansion de l'infrastructure de l'alimentation en carburant et de points de recharge et s'engage à acheter des véhicules de technologie avancée pour son parc automobile.
David Garman, ancien vice-ministre de l'énergie, a déclaré au Service d'information du département d'État que le gouvernement devrait faire plus pour aider le secteur à avancer vers la prochaine génération de véhicules du fait que l'intérêt public est en jeu, de l'avis même des pouvoirs publics. La majorité des études montre qu'il est économiquement plus valable pour le gouvernement de s'impliquer dans les premiers stades du développement technologique que d'imposer des solutions ou des mandats plus tard, a ajouté cet ancien haut responsable qui travaille maintenant dans le cabinet de consultants de Decker, Garman, Sullivan and Associates, LLC, spécialisé dans les questions scientifiques, technologiques, énergétiques et environnementales.
Selon les experts, les fabricants d'automobiles cherchent des partenariats avec des entreprises dans des domaines connexes afin d'accélérer la transition. Par exemple, en juin 2007, la Ford Motor Company a annoncé un accord avec une société d'électricité californienne en vue de l'installation d'accumulateurs rechargeables dans 20 véhicules sportifs utilitaires Ford Escape. General Motors met en avant son partenariat avec Coskata Energy, une entreprise de biocarburants qui avance qu'elle peut produire de l'éthanol à partir de la biomasse, de déchets municipaux solides et d'autres matériaux cellulosiques à un coût moindre et d'une manière plus respectueuse de l'environnement que la plupart de ses concurrents.
Selon M. Garman, le gouvernement peut aussi organiser plus de partenariats public-privé susceptibles de contribuer à résoudre les problèmes des différents acteurs impliqués dans le marché de l'automobile : il pourrait par exemple travailler avec les entreprises pour étendre l'infrastructure de ravitaillement en carburant dans le pays. Les sociétés pétrolières hésitent à augmenter le nombre de stations d'alimentation en éthanol tant que les fabricants n'auront pas mis en circulation plus de véhicules multicarburants. Les fabricants répliquent qu'il y a déjà des millions de tels véhicules sur les routes mais que 1 % seulement des stations services vendent le mélange E85.
L'adoption de véhicules plus économes et consommant des carburants non pétroliers va sans doute réduire la dépendance des États-Unis envers le pétrole. Mais, selon les experts, les avantages au plan du changement climatique sont moins certains. Par exemple, les auteurs de deux rapports récents doutent que les biocarburants contribuent à réduire le réchauffement climatique. Le numéro de février de la revue Science avance que selon la manière et les matériaux dont ils sont produits, les biocarburants peuvent augmenter au lieu de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Les experts disent aussi qu'en matière de réchauffement climatique, les avantages des véhicules électriques dépendront de la composition des combustibles utilisés dans les centrales électriques.
Source : Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
Site Internet : http://usinfo.state.gov/fr/
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