Depuis le 21 janvier 2024, l’Etat de Lagos au Nigeria a interdit l’utilisation du polystyrène et du plastique à usage unique. L’annonce a été faite par le commissaire à l'environnement de l'Etat, Tokunbo Wahab, sur son compte X. La mesure prise sera appliquée « avec effet immédiat ». Les défenseurs de l’environnement ont salué cette décision. « Nous félicitons l'Etat de Lagos d'avoir pris une mesure décisive en faveur de l’environnement en interdisant le styromousse et d'autres plastiques à usage unique. Il s'agit d'un signal positif et fort qui montre que le Nigeria est déterminé à s'attaquer aux problèmes environnementaux critiques et à contribuer à un avenir durable aux côtés d'autres nations africaines », a fait savoir la responsable du projet panafricain sur le plastique de Greenpeace Afrique, Hellen Kahaso Dena. De son côté, la chaîne de fast-food nigériane Food Concepts, réputée pour ses restaurants populaires Chicken Republic, PieXpress et The Chopbox, a « applaudi » la mesure et a commencé à engager une transition, pour mettre fin aux boîtes en polystyrène et encourager ses clients « à venir avec leurs propres contenants ».
Selon les experts, les plastiques contribuent de manière significative à la triple crise planétaire : le changement climatique, la pollution et la perte de biodiversité, indique Greenpeace Afrique dans un communiqué de presse daté du 24 janvier 2024. La pollution plastique est une menace mondiale grave qui nuit à la santé humaine (troubles du développement, des maladies infectieuses et des cancers) et à la planète. Son impact est perceptible dans les pays moins riches, où les systèmes de gestion des déchets sont inefficaces ou rares.
Des mesures d’interdiction existent…mais peinent à être implémentées
Dans les marchés de Lagos, les contenants en polystyrène sont généralement utilisés pour emballer les aliments et les produits. Leur utilisation représente une menace pour la santé des consommateurs, provoque l'engorgement des routes et l'obstruction des égouts de la ville et augmente les risques d'inondation et les menaces sur la flore et la faune. Les conséquences économiques de la pollution plastique sont aussi manifestes, à travers la réduction de la valeur des biens et services et l’augmentation des coûts de nettoyage. En Afrique, au moins 34 pays ont mis en place une politique interdisant ou limitant l'utilisation des plastiques. Dans la plupart des cas, l'application des interdictions reste un défi.
Après une telle décision, Hellen Kahaso Dena mise sur sa mise en application effective, ainsi que sur la réparation des dommages existants. « Nous exhortons le gouvernement de l'Etat de Lagos non seulement à faire respecter l'interdiction de manière efficace, mais aussi à renforcer les politiques et les réglementations relatives aux matières plastiques », a-t-elle indiqué. Dans la foulée, notre source demande au gouvernement d'inciter les producteurs à adopter des solutions durables et abordables pour remplacer le polystyrène et les autres plastiques à usage unique.
07/10/24 à 12h30 GMT