Il y a trop de bleuets sur le marché ce qui a induit une chute de prix au cours des dernières années. Les producteurs de bleuets de notre province sont donc en grande difficulté. « Le prix des bleuets dans la province a été fixé à 0,20$ la livre, mais les producteurs ont besoin que la livre se vende 0,35$ à 0,40$ »
De nombreux producteurs pensent déjà à revendre leurs terres, étant donné les faibles prix qu'ils s'attendent à recevoir pour leur production.
En 2016, l’Association des producteurs de bleuets sauvages du nord-est réclamait déjà la création d’un office de mise en marché qui devait permettre aux producteurs indépendants de négocier les prix de vente avec les acheteurs, mais le gouvernement n’a pas réagi.
De nombreux facteurs expliquent la chute des prix. Au cours des dernières années, d’importantes récoltes ont mené à une surabondance de bleuets sauvages dans les entrepôts des Maritimes, du Québec et de la Nouvelle-Angleterre. Il y a également la sécheresse qui s’est abattue sur les Maritimes plus tôt cet été. Et en ce qui concerne la qualité du fruit, le manque de pluie est en partie responsable. Cette crise coïncide également avec une baisse de la demande sur les marchés mondiaux.
Selon de nombreux producteurs du Nouveau-Brunswick, « la situation s’explique par la présence écrasante sur le marché du géant néo-écossais du bleuet, Oxford Frozen Foods, qui occupe plusieurs terres à bleuets dans la région. »
Comme plusieurs, le président de l'Association des producteurs de bleuets sauvages du nord-est du Nouveau-Brunswick, Jean-Maurice Landry, a dû faucher ses terres à bleuets. Il explique : « Dans mon cas, et ce n'est pas unique, je fais affaire avec trois usines de transformation. Avant de faucher mes terres, je les ai contactés et ils m'ont dit qu'ils n'avaient pas de garantie qu'ils pourraient sauvegarder ma récolte. Et ils n'avaient pas de garantie qu'ils pourraient m'offrir un prix qui couvrirait mes coûts de production. Le risque était trop élevé de continuer avec la récolte. »
Selon monsieur Landry, « les producteurs locaux ne sont pas outillés pour affronter la crise à laquelle ils sont confrontés. » « Au Nouveau-Brunswick, les dirigeants des usines n’arrivent plus à commercialiser les bleuets. En plus, les usines utilisent toutes sortes de méthodes, dont certaines intimidantes, pour imposer des restrictions sur la production. »
Il mentionne également qu’ il est temps de mettre en place un office de commercialisation, avec le pouvoir d'établir des quotas de production et de gérer toute la production de la province.
Cette situation ne concerne pas seulement notre province, les producteurs du Québec et ceux du Maine sont également en difficulté.
Le gouvernement a promis de ne pas lâcher les producteurs, il est à la recherche d’une solution à long terme. Mais, selon le président de l'Association des producteurs de bleuets sauvages du nord-est, si rien n’est fait rapidement le prix du bleuet sauvage dans la Péninsule acadienne pourrait chuter à 0.15 $ la livre. Ce qui conduirait plusieurs producteurs à la faillite.
Source : Acadie Nouvelle, Radio Canada