Au Québec, plus de la moitié de la consommation électrique d’une résidence est dévolue au chauffage et à la climatisation. Alors que l’utilisation de pompes à chaleur géothermiques permet de réduire significativement cette consommation d’énergie, l’investissement de départ qui y est associé dissuade de nombreux promoteurs immobiliers. Polytechnique Montréal a inauguré aujourd’hui en présence de la Ministre responsable de l’Enseignement supérieur, Hélène David, une unité de recherche unique en son genre destinée à démocratiser cette technologie afin de réduire l’empreinte environnementale des bâtiments canadiens.
Simulation de la consommation énergétique d’un bâtiment de 10 étages
L’unité de recherche qui ouvre aujourd’hui à Varennes est capable de simuler l’empreinte d’un bâtiment de dix étages chauffé et refroidi grâce à la géothermie. « Munie de deux puits, l’un à colonne permanente (300 m de profondeur) et l’autre d’injection (150 m), l’infrastructure trouve son unicité dans sa modularité et sa mobilité », affirme Philippe Pasquier, professeur agrégé au Département des génies civil, géologique et des mines de Polytechnique Montréal, spécialiste de la géothermie et responsable du projet. « Les différents essais qui seront effectués permettront de valider des modèles de conception qui ont été développés dans ce domaine à Polytechnique, et permettront de réduire les coûts de conception, de construction et d’opération des systèmes géothermiques », ajoute-t-il.
Faire tomber les barrières de la géothermie au Québec
Ayant notamment pour ambition de favoriser l’utilisation de la géothermie en milieu urbain dense, l’unité de recherche a également été conçue afin d’apporter une solution aux difficultés posées par l’emploi de cette technologie au Québec, particulièrement celles liées à la composition du sol et au climat nordique de notre territoire.
La formation de précipités et les problèmes de biocolmatage dans le système de géothermie constituent par ailleurs un enjeu de taille à gérer. Ainsi, l’expertise de Benoît Courcelles, professeur adjoint au Département des génies civil, géologique et des mines de Polytechnique, spécialiste du traitement des eaux souterraines et de la modélisation hydrogéologique et géochimique, représente un atout majeur pour la réussite de ce projet. « Grâce à des essais de performance sur divers procédés de traitement des eaux souterraines, nous chercherons à déterminer la configuration optimale permettant d’éviter le colmatage du système géothermique et de préserver ses performances à long terme », déclare le professeur Courcelles.
Un investissement majeur pour promouvoir une énergie verte
Totalisant 700 000 $, les coûts de l’unité ont été financés notamment grâce à la Fondation canadienne pour l’innovation et au gouvernement du Québec, mais aussi grâce au soutien de CanmetÉNERGIE, Bouthillette Parizeau, Trane, Mécanicaction, Belimo et Eautec.
« La production et la consommation d’énergie sont un important enjeu de société, » affirme Gilles Patry, président-directeur général de la FCI. « Les travaux novateurs des chercheurs de Polytechnique s’inscrivent dans la tradition énergétique du Québec en permettant aux consommateurs québécois et canadiens de bénéficier d’une technologie de chauffage et de climatisation verte et à coût abordable. »
« La grande confiance accordée par nos partenaires permet à Polytechnique d’être l’un des premiers établissements universitaires au monde à mettre en place une unité de recherche spécialisée en géothermie et place notre institution en précurseur de cette énergie verte », affirme Christophe Guy, directeur général de Polytechnique.
Par ailleurs, en plus de s’appliquer aux techniques de chauffage et de climatisation, les procédés testés dans cette unité pourront à court terme s’intégrer aux systèmes de gestion d’énergie ainsi qu’aux villes intelligentes de demain.
Source : Polytechnique Montréal
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