Plus de 20 organismes, associations et entreprises de produits de la mer s’associent aujourd’hui pour demander à Catherine McKenna(1), Ministre de l’Environnement et du Changement climatique, de mettre en place un processus d’évaluation environnementale exemplaire et transparent en ce qui concerne la production du saumon génétiquement modifié (GM) au Canada. En effet, le gouvernement canadien serait proche d’accepter la production du saumon GM, ouvrant la porte à la construction des premières usines de production d’un poisson GM du monde.
« Mme McKenna se doit de réaliser un processus exemplaire et transparent. Devenir le premier pays à autoriser la production commerciale d’un poisson GM vient avec d’énormes responsabilités que le gouvernement canadien ne semble pas réaliser», dénonce Thibault Rehn, de Vigilance OGM. Rappelons que le Canada demeure le seul pays au monde où il est possible de consommer du saumon GM, soit le premier animal génétiquement modifié arrivé sur le marché, et que les deux premières cargaisons sont arrivées au Québec. »(2)
La première usine de ce saumon GM est en construction à Rollo Bay, Île du Prince-Édouard, à proximité du Golfe St-Laurent, un écosystème qui abrite des saumons sauvages en migration vers les rivières du Québec. « Une de nos missions est de protéger le patrimoine collectif de l’eau, déclare Mme Mireille Chalifour, Directrice générale de l’Organisme de bassin versant Matapédia-Restigouche. Nous ne pouvons pas nous permettre de faire des erreurs de réglementation et avoir des lacunes dans le processus d’évaluation environnementale avec ce premier poisson génétiquement modifié. Le risque d’introduction d’un spécimen non stérile dans l’écosystème doit être nul, car la contamination serait irréversible pour le saumon sauvage. »
«Nous sommes à l’écoute de nos consommateurs et ils nous disent qu’ils n’en veulent pas, explique M. Frantz Perrot, de Lagoon Seafood, un leader canadien dans la distribution, l’importation, l’exportation et la transformation de produits frais et congelés. Il est extrêmement dommage que des décisions hâtives et non transparentes du gouvernement puissent affecter la réputation de toute l’industrie, y compris la réputation du Canada sur la scène internationale. » En octobre dernier, de nombreuses entreprises signaient déjà une déclaration stipulant qu’ils refusaient d’acheter, vendre, ou transformer ce saumon GM.(3)
« Au Québec et au Canada on a deux gouvernements qui misent beaucoup sur la transparence. Il est donc primordial qu’ils mettent en place rapidement un étiquetage obligatoire de tous les OGM sur le marché et ainsi respecter le droit de savoir des citoyens », conclut M. Rehn.
[1] Lettre envoyée à Mme McKenna : Nécessité de transparence et de précaution en ce qui concerne le saumon GM au Canada, 3 décembre 2019 (lien)
[2] Saumon OGM : Nouvel arrivage au Québec, 9 août 2018 (lien)
[3] Des entreprises, dont une des plus grandes chaînes de sushi, rejettent le saumon OGM, 14 octobre 2018 (lien)
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