La France, le Suriname et la Guyane ont lancé un programme de coopération qui vise à mieux protéger les espaces naturels du Bouclier guyanais. L’objectif : développer le partage de données et d'expériences. C'est l'une des plus grandes forêts tropicales protégées du monde. Le Bouclier guyanais est situé au nord-ouest de la forêt amazonienne et abrite une biodiversité exceptionnelle. Il joue un rôle clé dans la lutte contre le changement climatique, en stockant à elle seule plus d'un milliard de tonnes de CO2 dans ses arbres et ses sols.
Mais cette zone n'échappe pas à la déforestation et à la pollution: plus de 17 000 hectares de forêt y ont disparu en 2015, tandis que plusieurs rivières ont été contaminées par des métaux lourds, selon le WWF. En cause : l'exploitation forestière illégale et l'extraction de l'or, répandues dans la région, mais aussi la conversion des forêts en cultures agricoles, routes ou réservoirs en amont des barrages hydroélectriques. Et ceci malgré le fait qu'une grande partie de cette forêt tropicale est censée être protégée.
C’est face à cette situation qu’est née l’initiative RENFORESAP. Le projet vise à "Renforcer le réseau des aires protégées dans le bouclier guyanais et leurs contributions au développement durable dans le respect des cultures, des valeurs et des modes de vie locaux". Il s’agit de mettre en place une nouvelle approche dans la gestion des aires protégées de la Guyane française, du Suriname et de la Guyane et d’intégrer les populations locales et autochtones à cette approche.
Le projet rassemble les différents gestionnaires d'aires protégées de la région et est mis en œuvre par la Parc Amazonien de la Guyane, situé en Guyane française, soutenu par la Commission des aires protégées (Guyane), le Ministère de la planification, de la gestion des terres et des forêts (Suriname) et le Ministère du développement régional (Suriname). Le but du projet est de renforcer la résilience de la forêt et de donner aux populations autochtones les moyens pratiques et légaux de lutter contre l’opposition illégale de leur territoire dans un contexte où se font ressentir de façon croissante les impacts du changement climatique et de l’exploitation minière sur les écosystèmes de la Guyane.
L’objectif général de cette initiative est de renforcer la capacité de gestion d'aires protégées ou de conservation afin de répondre aux défis communs auxquels les populations locales sont confrontées. Les objectifs spécifiques de cette initiative sont de "renforcer le dialogue entre les gestionnaires et les équipes des aires protégées et de capitaliser les meilleures expériences" afin de tirer des leçons des différents pays et acteurs impliqués dans le projet. Cet exemple insiste sur la nécessité de la collaboration entre Etats rencontrant des problématiques similaires liées à la protection des forêts ou de l’environnement en général, pour trouver des solutions communes pour résoudre ces problèmes.
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