Par Julien RENET, Grégory DESO, Olivier GERRIET, Samuel DIEBOLT, Marc-Antoine MARCHAND & Laurent TATIN
Dans le contexte actuel de changements globaux, la distribution des espèces et l’image que nous en avons représentent un enjeu majeur en écologie. Il arrive pourtant que cette image soit déformée par des postulats et une distribution des prospections (ou des jeux de données) non standardisée et ne prenant pas en compte la détection des espèces. Au sein de l’herpétofaune française, le Lézard ocellé Timon lepidus (Daudin, 1802) est un lacertidé considéré dans la littérature comme n’occupant que très sporadiquement les habitats au-delà de 600-700 m d’altitude. Une investigation des données naturalistes historiques présentes dans la base de données Silene-PACA (SINP PACA) et la compilation de celles collectées plus récemment en altitude dans le sud-est des Alpes françaises (départements des Hautes-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence et Alpes-Maritimes) exposent une situation plus contrastée. En effet, 37,5 % des données « fortuites » récoltées jusqu’en 2005 vont au-delà de 750 m (11,1 % au-delà de 1000 m d’altitude) et 35,2 % des données postérieures à 2005 vont au-delà de 750 m (10,6 % au-delà de 1000 m d’altitude). À partir de 2009, les prospections « ciblées » sur l’espèce en altitude attestent d’un taux de visites positives de 63,6 % de 750 à 999 m et 62,5 % à partir de 1000 m. Il semble donc nécessaire d’investir plus intensément les habitats ouverts d’altitude et d’intégrer ces données dans les divers documents d’objectifs. L’occurrence du Lézard ocellé dans les secteurs montagneux implique également de prendre en compte l’impact des menaces spécifiques sur ces zones, comme la recolonisation forestière.
Lire l'article de Naturae (1009 hits)
09/08/24 à 08h48 GMT