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Après l’UE, La France potasse son plan de préservation de la biodiversité



  • Le 3 mai dernier, la Commission européenne a fait part de sa stratégie pour la Biodiversité, stratégie faisant écho aux engagements pris en octobre dernier à Nagoya à l'occasion de la convention sur la Diversité Biologique.

    Comprenant les principaux facteurs de perte de biodiversité ancrés dans les politiques sectorielles clés, cette stratégie en 6 objectifs a pour fin de réduire les plus forts impacts sur la nature et les services éco systémiques dans l'UE.

    L'arrêt de l'érosion massive et continue de la biodiversité mondiale ainsi que la lutte contre les changements climatiques reste un défi majeur 20 après le Sommet de la terre à Rio. Intitulée : " Notre assurance vie, notre capital naturel : une stratégie européenne pour la biodiversité d'ici à 2020 ", la communication de la Commission européenne tente de rebondir suite à l'échec du plan d'action de cette même Commission pour arrêter l'érosion de la biodiversité en 2010.

    C'est le 19 mai prochain que la France arrêtera sa stratégie nationale pour la biodiversité, après des mois de discussions. La première stratégie nationale de la France (SNB) en tant que telle avait pour la première fois été déterminée en 2004. Elle est définie selon les orientations de la Convention pour la diversité biologique (ratifiée par la France en 1994).

    Le rôle environnemental de la France sur le plan mondial est particulièrement important car elle est tenue de gérer un environnement marin étendu, un patrimoine naturel terrestre riche et d'autres territoires habités par des espèces endémiques et souvent en régression (le corail en particulier).

    La fédération France Nature et Environnement (FNE) s'est prononcé en faveur de la stratégie européenne. Sarolta Tripolszky du Bureau européen de l'environnement a déclaré à son propos : " La nouvelle stratégie européenne est un document indispensable. Malheureusement, le niveau d'ambition des différents objectifs est le résultat de ce qui est politiquement possible et non pas de ce qui serait stratégiquement nécessaire (...) c'est particulièrement le cas s'agissant de l'état de conservation des espèces et habitats d'intérêt communautaire et la mise en place du réseau Natura 2000. Alors que de nouvelles initiatives visionnaires sont annoncées, leur réalisation est renvoyée à plus tard. "

    A propos de la France qui réfléchit à une nouvelle stratégie pour la biodiversité susceptible de remédier à l'échec de la stratégie de 2004, le FNE estime que : " Pour réussir à préserver la biodiversité, et donc pouvoir continuer à vivre des services rendus gratuitement par la nature, il faut garantir la cohérence des politiques publiques. Il faut inventer un nouvel aménagement du territoire et éviter de porter des projets inutiles, comme l'extension programmée de l'aéroport de Mayotte qui va détruire son lagon, tout en clamant que l'on va protéger la biodiversité".

    Bruno Genty, président du FNE  a déclaré que " Le 19 mai, FNE attend des engagements forts de l'Etat pour réformer la gouvernance de la biodiversité afin de garantir que les arbitrages politiques et financiers ne se fassent plus au détriment de la nature ".

    La dernière réunion du comité de révision préparant cette " SNB nouvelle " aura lieu le mercredi 14 mai.  

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