En cours depuis le 2 mars dernier, la mise à sec complète de la réserve d'eau liée au barrage de Guerlédan en Bretagne devrait s'achever fin avril et permettre l'examen technique des équipements immergés. Mise en œuvre par les services du groupe EDF, cette opération de contrôle de sécurité devrait garantir une exploitation sûre et performante pour plusieurs décennies supplémentaires.
Le lac de Guerlédan est un lac artificiel situé à cheval sur la commune de Saint-Aignan dans le Morbihan et la commune de Mûr-de-Bretagne dans les Côtes-d'Armor. Sa formation est due à la construction du barrage de Guerlédan en 1930 sur le cours d'eau du Blavet et matérialise en partie, la limite entre le Morbihan et les Côtes-d'Armor.
Étendu sur plus de 304 ha pour près de 27 mètres de profondeur, il est à ce jour considéré comme le plus grand lac artificiel de Bretagne et devra se délester de plus de 53 millions de m3 pour laisser place aux opérations réglementaires de contrôle et de maintenance sur les parties habituellement immergées du barrage. Une opération délicate destinée à assurer la sûreté des installations à long terme tout en prenant en compte les besoins quotidiens en eau potable comblés par cet aménagement.
"Le barrage fournit de l’eau potable pour 40 à 50 % des habitants du Morbihan", précise Olivier Le Bras, responsable du site, justifiant ainsi une procédure ralentie. La vidange du lac a en effet débuté par turbinage au début du mois de mars et se poursuivra désormais à un rythme inférieur à 10 cm par heure afin de maintenir la meilleure qualité d'eau en aval du barrage, dans le Blavet, où puisent plusieurs usines d'eau potable.
"La vitesse d'abaissement est limitée à 10 cm par heure, afin d'éviter de laisser sortir trop de sédiments", explique quant à lui à Ouest France, Jean-Paul Bouheret d'EDF. Un suivi continu de la qualité de l’eau à l’aval du barrage (oxygène dissous, taux de matière en suspension…) est également réalisé en temps réel à l’aide de stations de mesure et d’un laboratoire d’analyses installé par EDF.
Enfin, des actions ont été mises en place pour assurer la récupération et la gestion des poissons avec le concours des Fédérations de pêche du Morbihan et des Côtes d’Armor, et la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM). Le groupe EDF a procédé à la récupération de poissons à l’amont du barrage fin février, et une pêche à l’aval du barrage sera également réalisée à la fin de l’abaissement du niveau de la retenue d’eau. À l’issue de la vidange, quand la retenue d’eau aura retrouvé son niveau normal, des poissons seront progressivement réintroduits.
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