L'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (IFREMER) a présenté, le vendredi 31 janvier 2020, son bilan annuel de l'état écologique des poissons pêchés en France. Ces évaluations annuelles ont pour objectifs de porter un diagnostic sur les populations de poissons exploités dans l'Atlantique nord-est et en Mediterranée. Les débarquements de toutes les façades de France métropolitaine sont ensuite classés en fonction de l'état écologique des populations qui les composent, selon l'atteinte d'un seuil appelé rendement maximal durable, pour la pression de pêche et pour la biomasse de reprocducteurs.
En 2019, près de la moitié des prises françaises concernent des poissons exploités de manière durable. Il est désormais acquis que l'Europe n'atteindra pas son objectif de 100% de pêche durable à l'horizon 2020. Malgré tout le bilan présenté par l'Ifremer montre une tendance à l'amélioration des ressources halieutiques. En 2019, 49% des volumes de poissons pêchés en France proviennent d'espèces qui sont aujourd'hui exploitées en mode durable, c'est-à-dire que leur reconstitution n'est pas menacée par les prélèvements dont elles font l'objet. En 2000, elle n'était que de 15%. Mais la surpêche perdure: 26% du volume pêché concerne des espèces fragilisées, et 2% sont considérées comme "effondrées". En mer Mediterranée, la situation reste aussi préoccupante, malgré la reconstitution de la population du thon rouge. Selon le bilan 2019, les espèces menacées par la surpêche sont le chinchard en Atlantique, le merlan en mer du Nord-Manche Est, le Maquereau en Atlandique, la Sardine dans le Golfe de Gascogne et l'églefin en mer Celtique. Celles qui sont jugées en bon état: le merlu de l'Atlantique nord, la Coquille Saint-Jacques, l'araignée de Manche Ouest.
Les efforts engagés depuis plus de vingt ans ont permis une amélioration de l'état de conservation de nombreuses espèces. En effet, la politique commune de la pêche avec ses quotas, l'amélioration des chaluts et la fermeture temporaires de zones maritimes délimitées, est une politique publique efficace par ses mesures pour épargner les petits poissons, les captures accidentelles et contre l'appauvrissement des ressources marines. Par ailleurs, ce bilan est assorti de recommandations. Bien entendu, les consommateurs ont aussi un rôle à jouer, en consommant des espèces de poissons qui se portent bien.
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