Un seul mégot de cigarette jeté dans la nature a un impact très négatif sur notre environnement, puisqu’il pollue 150 litres d’eau à lui seul, et met douze à quinze ans pour se dégrader. Le principal agent polluant d’un mégot est son filtre, composé de substances chimiques, et les alternatives en papier recyclable ne semblent pas vraiment efficaces puisque ces substances chimiques comme la nicotine sont toujours présentes, et ce sont celles-ci qui polluent l’environnement.
Un premier pas pour limiter l’impact environnemental des mégots de cigarette est bien sûr de les jeter dans des cendriers. Cependant, cette action est loin d’être suffisante puisque les mégots sont mélangés à d’autres déchets ménagers, incinérés à une température qui n’est pas suffisante à la dépollution des mégots.
En France, des entreprises comme MéGO! se chargent de traiter ces mégots et de les recycler. Chaque année, l’entreprise collecte 6 tonnes de mégots dans des cendriers spécifiques auprès d’associations, collectivités et entreprises.
Les déchets sont d’abord triés, car les mégots sont mélangés avec des touillettes, des vis ou des emballages. Les mégots sont ensuite broyés dans une machine afin de séparer les différents matériaux qui la composent : papier, tabac et cendres sont biodégradables et peuvent être transformés en compost.
Le filtre va pouvoir ensuite être dépollué : on retire les substances toxiques des filtres grâce à de l’eau qui va absorber et diluer les molécules de nicotine. La nicotine se dilue naturellement au contact de l’eau, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle les mégots ont un impact aussi négatif sur nos océans ! Cette eau polluée n’est pas rejetée dans la nature, elle est épurée et filtrée, réinjectée dans des cuves qui la dépolluent grâce à des argiles. La boue qui découle de ce processus est envoyée dans des usines de traitement de déchets dangereux. Enfin, le plastique des filtres va pouvoir être recyclé. Récupéré et transformé en matière dure, on peut en faire du mobilier d’extérieur par exemple.
L’inconvénient de cette méthode est qu’elle est très gourmande en eau. Des méthodes alternatives existent, comme la transformation en combustible. L’entreprise EcoMégot incinère les mégots dans des cimenteries à plus de 2000 degrés faisant ainsi disparaître les résidus toxiques. Ce processus repose sur le principe de la valorisation énergétique : les mégots sont d’abord mélangés à d’autres déchets (peinture, solvants) pour en faire un matériel solide hautement inflammable, qui sera utilisé dans des cimenteries.
Cette méthode n'est pas non plus exempte de défauts, puisqu'elle rejette beaucoup de dioxyde de carbone, mais ces initiatives sont prometteuses et représentent une réelle avancée dans le traitement des mégots de cigarette.
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