Les 6 et 7avril 2018 s’est tenu, à l’université de Dakar, le 8e congrès de l’Union démocratique des enseignantes et enseignants du Sénégal (UDEN). « Un syndicat fort dans un mouvement social réunifié face aux défis du secteur dans un contexte de renaissance de l’Afrique », tel était le cadre dans lequel les quelques 200 congressistes étaient amenés à débattre.

Cela d’autant que les syndicats de l’éducation sénégalais sont en lutte depuis 3 mois, alternant grèves et débrayages, pour la satisfaction de revendications liées à la rémunération des personnels d’éducation. Les syndicats réclament notamment une augmentation substantielle des primes pour les porter au même niveau que celles des autres corps de la fonction publique. Le gouvernement faisant durer les négociations, c’est vers le président de la république que les syndicats représentatifs se sont tournés. La direction de l’UDEN a salué les avancées obtenues à la veille du congrès, qui a décidé de consulter ses adhérents sur la poursuite ou non de la grève.

Les personnes déléguées des 65 sections syndicales présentes au congrès, représentant l’enseignement primaire et secondaire, se sont répartis dans les différentes commissions. Ont ainsi été débattus des propositions d’organisation du syndicat qui permettraient d’attirer les jeunes militants et militantes, les projets concernent la création d’une mutuelle de santé, la participation à une coopérative d’habitat, la question des finances, etc. Au sein de la commission éducation-formation-recherche il a été proposé de renforcer la « professionnalisation » des militants par des stages syndicaux, d’améliorer le guide du militant dont la première édition a été distribuée au congrès, de valoriser l’expérience des seniors et de prendre en main les aspects pédagogiques, en suivant notamment les recherches qui permettent de mieux comprendre les politiques éducatives.

C’est donc un congrès dynamique auquel le président et le secrétaire général du CSFEF ont assisté, avec la présence de nombreux jeunes et de femmes, des prises de paroles enthousiastes et réfléchies. Un hommage particulier a été rendu à Awa Wade secrétaire générale depuis 6 ans, qui quitte ses fonctions à l’issue de ce congrès. Awa a marqué l’histoire du syndicalisme enseignant au Sénégal en valorisant notamment la place des femmes dans son organisation. Elle restera active au sein des instances nationales de l’UDEN et comme vice-présidente du CSFEF jusqu’en septembre 2018, où elle représente l’Afrique de l’Ouest.

Les discussions se sont poursuivies toute la nuit afin d’obtenir l’accord le plus large sur les textes d’orientation, puis un nouveau secrétaire général a été élu, il s’agit d’Abdourahmane Gueye, que le CSFEF a immédiatement rencontré et félicité. Souhaitons lui bon courage dans ses nouvelles fonctions, afin de continuer le travail entamé et de renforcer la cohésion syndicale dans l’intérêt de toute la profession et du système éducatif sénégalais.

Par : Jean-Hervé Cohen, président du CSFEF

Source : Comité Syndicale Francophone pour l’Education et la Formation (CSFEF)