« Bien qu’ils ne représentent que 5% de la population mondiale, ils constituent aujourd’hui 15% des individus les plus marginalisés de la planète », a expliqué Mme Gilmore à l’ouverture à Genève de la onzième session du Mécanisme d’Experts sur les droits des peuples autochtones. Or ces peuples autochtones comptent pourtant près de 370 millions de personnes vivant dans 90 pays.
La Haut-Commissaire adjointe a insisté sur le quotidien de ces populations vulnérables. « Frappés par une discrimination systématique, les peuples autochtones sont également victimes d’exclusion sociale, politique et économique », a-t-elle fait remarquer. A l’aune des indicateurs dont disposent le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH), « on peut dire que ces derniers souffrent de privation ». A cet égard, Mme Gilmore a noté que les peuples autochtones sont privés de leurs droits de façon disproportionnée comparés aux autres peuples non autochtones.
S’ils sont déplacés à cause de la guerre et des catastrophes naturelles, les peuples autochtones sont toujours « spoliés de leurs terres ancestrales ou privés de leurs ressources et de leurs moyens de subsistance physique et culturelles ». « Ils sont dépouillés de leurs droits, du droit à la vie. Leurs droits collectifs sont menacés », a dit la Haut-Commissaire adjointe.
Dans ces conditions, elle a estimé que ce Mécanisme d’experts du Conseil des droits de l’homme de l’ONU « peut faire la différence », en améliorant les droits des peuples autochtones, notamment sur la question de la terre. Mais il s’agit de se recentrer sur la base fondamentale, celle « du consentement préalable libre et éclairé », qui permettra de promouvoir ces droits.
« Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme est aux côtés des peuples autochtones. Le Haut-Commissariat et les Etats membres ont conscience de la nécessité de collaborer étroitement pour garantir la dignité, la justice, l’égalité, l’autonomie de tous les peuples autochtones », a-t-elle conclu.
Les travaux du Mécanisme d’Experts sur les droits des peuples autochtones s’achèveront vendredi prochain. Jusqu’au 13 juillet, des experts, des représentants des peuples autochtones et des responsables de la société civile se pencheront aussi sur « le patrimoine culturel, les langues autochtones et les savoirs traditionnels » alors qu’une table ronde posera le débat sur la reconnaissance, la réparation et la réconciliation.