Des dizaines de milliers de Mauriciens ont manifesté dans la capitale mauricienne, Port Louis, samedi 29 Août pour protester contre la mauvaise gestion par le gouvernement d'une marée noire géante au large de ses côtes dans l’Océan Indien. Il s’agissait de la plus grande manifestation depuis 40 ans. Beaucoup ont appelé le président Roopun et les hauts fonctionnaires à démissionner en raison de l’action gouvernementale lente voire inexistante face à cette marée noire, qui bouleverse non seulement l’économie du pays, fondée en grande partie sur le tourisme balnéaire, mais aussi tout l’écosystème de l’île.
La marée noire, qui s'est produite au milieu de la pandémie de coronavirus, a été un coup dur pour le pays qui dépend fortement du tourisme et a laissé un tronçon de 15 km du littoral reconnu comme un lieu majeur de la biodiversité, désormais partiellement recouvert par le pétrole. Cette marée noire s’est produit lorsqu’un navire japonais nommé M V Wakashio a heurté un récif de corail, entraînant un déversement d'hydrocarbures de plus de 1000 tonnes dans l'océan Indien fin juillet. Le navire transportait environ 4 000 tonnes de pétrole.
Les experts ont mis en garde contre une catastrophe écologique majeure et ont déclaré que l'impact sur l’île Maurice et son économie dépendante du tourisme pourrait perdurer pendant des décennies. Récemment, plus de 39 dauphins morts se sont échoués sur le rivage et on soupçonne qu'ils auraient pu mourir à la suite de la marée noire. Face à la marée noire et les bénévoles travaillent depuis des jours pour sauver la faune touchée par le déversement et créer des barrières pétrolières de fortune.
Par ailleurs, au-delà des répercussions environnementales de la marée noire sur l’écosystème de l’île, cette marée noire met en lumière un autre problème, étroitement lié à la protection de l’environnement local, à savoir le fait que le gouvernement n'est pas prêt à faire face à une catastrophe de cette ampleur. En effet, des experts ont de ce fait dû lui venir en aide, comme la France, le Japon et le Royaume-Uni et qu'une équipe a été envoyée par l'ONU pour gérer la marée noire.
En conclusion, cet exemple nous montre ainsi que, sans la présence d’un gouvernement fort et impliqué dans la gestion environnementale et en faveur du développement durable, des initiatives environnementales locales ne peuvent voir le jour et se concrétiser. Ainsi, cette marée noire, au-delà d’être un problème simplement environnemental, met aussi en avant un problème lié à des questions et préoccupations politiques, et nous montre l’interdépendance qui existe entre l’environnement, sa protection, et la gouvernance du pays.
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