Alors que l'ouverture à la concurrence des concessions hydrauliques prévue par la nouvelle loi de transition énergétique fait peser de lourdes incertitudes sur les conditions d'exploitation futures de certaines installations, le groupe EDF, premier exploitant hydroélectrique de France, poursuit malgré tout son vaste programme de maintenance et de rénovation de son parc hydraulique. Dernier chantier d'envergure en date dans les Alpes, le remplacement et l'enfouissement de la conduite forcée de la centrale hydraulique de Passy avance et devrait laisser place à un ouvrage entièrement souterrain plus respectueux de l'environnement.
Mise en service en 1951, la centrale hydroélectrique de Passy, qui est à ce jour le plus puissant aménagement EDF de Haute-Savoie, bénéficie depuis 2012 d'un programme complet de rénovations comprenant le remplacement d'une partie de la conduite forcée.
Cette installation de près de 900 mètres apposée à flanc de montage sera désormais remplacée par une conduite souterraine permettant ainsi de limiter les risques liés à un chantier sur une très forte pente et d'assurer une meilleure sécurité du nouvel ouvrage. Cette solution permettra également de protéger la nouvelle installation des intempéries et de limiter le délai d'indisponibilité de la centrale qui continuera d'être exploitée durant les travaux prévus jusqu'en 2018.
"L’ancienne conduite forcée est en service depuis 63 ans et présentait des signes de fatigue ", explique Cyrille Perier, directeur du groupement exploitation hydraulique pour la région Savoie Mont-Blanc, et qui détaille les tenants et les aboutissants d'un projet à plus de 50 millions d'euros. Un projet qui nécessite actuellement l'intervention de plus de 20 entreprises, dont 15 entreprises savoyardes et le contrôle permanent du Centre d'Ingénierie Hydraulique (CIH) d'EDF, dont le siège est situé au Bourget-du-Lac en Savoie.
L’aménagement de Passy contribue aujourd’hui à la production d’une électricité d’origine 100% renouvelable et produit chaque année l’équivalent de la consommation d’une ville de 156 000 habitants tout en évitant l’émission de 350 000 tonnes de CO2 par an. Situé au pied du Mont-Blanc, il représente à lui-seul plus de 75% de la production hydraulique du département avec une puissance installée de 109 MW.